22e congrès de l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement en Guinée: les organisateurs annoncent les couleurs
En prélude au 22ème congrès international et exposition de l’Association Africaine de l’Eau et de l’Assainissement dont la Guinée s’apprête à abriter au mois de février prochain, la direction générale de la société des Eaux de Guinée (SEG) a organisé une conférence de presse ce mardi, 12 septembre 2023 à Conakry pour annoncer les couleurs. Selon les autorités guinéennes, cet événement d’envergure s’inscrit dans le cadre de la refonte de l’État pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD) dans tous les secteurs. Le thème retenu pour ce 22e est « Soutenir le développement humain en Afrique à travers les investissements dans le secteur de l’eau et l’assainissement ».
Représentant le ministre guinéen de l’Énergie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, Patrice Loua, conseiller chargé de l’Eau est revenu longuement sur les objectifs de ce 22e congrès de l’AAEA.
« Le moment est venu de prendre toutes les dispositions nécessaires afin qu’au niveau de ces robinets, l’eau coule. C’est cette démarche que nous avons amorcée il y a pratiquement un ou deux ans et ça continue. Avec l’appui des autorités de notre pays, je pense que nous sommes dans la dynamique de trouver les moyens nécessaires pour que les milliards soient trouvés et qu’en fin notre pays puisse avoir accès à l’eau potable comme on le souhaite. Et, c’est dans ce même cadre que ce congrès va être organisé au mois de février 2024. De loin, on nous connaît mieux mais de près avec ce congrès, nous allons être encore plus connus, visités et nos problèmes vont être clairement définis. Cela va permettre à nos hôtes chacun en ce qui le concerne, de faire des propositions concrètes dans le sens à améliorer l’accès à l’eau potable dans notre pays.
C’est l’occasion pour nous d’interpeller tout le peuple de Guinée, toutes les autorités afin que chacun puisse s’y mettre pour que cet événement du 22ème congrès soit un évènement qui va mobiliser les efforts pour enfin donner de l’eau à notre pays.
Quand le feu général Lansana Conté venait au pouvoir on n’avait que 7 villes sur 34 qui avaient de l’eau. Après 25 ans d’exercice, nous sommes passés de 7 à 25. Et aujourd’hui, nous sommes à 34 pratiquement. Donc, il ne reste que quelques villes qui n’ont pas d’eau, deux principalement », a-t-il indiqué.
A en croire, Ouo Ouo Koulemou, président du Comité local d’organisation, « ce congrès, c’est le plan médiatique que nous avons lancé aujourd’hui. Et, nous avons espoir. Je vous rappelle que la Guinée est une destination convoitée. Nous avons organisé ici en 2012, un conseil scientifique et technologique. Ce Conseil est réclamé jusqu’aujourd’hui par la mobilisation interne qu’on a eue. Aujourd’hui, le monde souhaite participer à ce congrès de l’AAEA. A peine qu’on a lancé les premiers stands au niveau de l’esplanade du palais du peuple, ça a été acheté. Nous allons très bientôt ouvrir les inscriptions mais avec la mobilisation des médias à l’interne, nous pensons dépasser les 3 000 délégués qu’on a souhaités. C’est ça l’ambition, nous voulons au moins 3 000 délégués. Et le thème qu’on a choisi, c’est un thème lié à toutes les problématiques dans tous les pays (Investissement dans les Secteurs Eau et Assainissement). C’est vrai que chez-nous aujourd’hui, c’est accru. Mais malgré, ce problème se pose dans tous les pays. Et ce congrès va recevoir beaucoup de ministres qui seront en Guinée pour parler à leurs homologues et dire: nous avions ce déficit et voilà comment nous avons résolu. Ça va être un atout. Nous estimons qu’au sortir de ce congrès, nous sortirons avec les solutions vis-à-vis des problèmes que nous avons aujourd’hui dans le domaine de l’Eau et de l’Assainissement », a-t-il expliqué.
De son côté, le Directeur Général de la Société des Eaux de Guinée (SEG) a laissé entendre que « ce congrès est une foire. C’est la foire à mettre un peu en valeur les questions d’eau, d’hygiène et d’assainissement. Nous avons un savoir-faire, nous avons un potentiel, nous avons des difficultés mais les gens ne viennent pas pour que nous leur montrons ce dont nous souffrons tous les jours. Mais, c’est aussi leur prouver ce dont nous sommes capables d’offrir. Ce congrès a plusieurs dimensions en termes d’impact. Pourquoi les gens sont étonnés que la Guinée ne puisse avoir de l’eau potable ? Nous sommes la plus grande réserve, nous sommes le plus grand producteur d’huile de palme mais nous ne connaissons aucun acheteur. La plupart des fleuves prennent leurs sources chez nous mais nous n’avons pas d’entreprises connues au niveau international et au niveau sous-régional capables d’offrir des infrastructures. Normalement aujourd’hui, la Guinée devrait être avec tous ces potentiels qui vendent son savoir-faire en matière de construction d’infrastructures hydrauliques au pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Mali etc. Donc pour ce congrès, on s’est dit que l’un des avantages, c’est d’abord la promotion et la mise en valeur de certaines entreprises », a dit Aboubacar Camara avant d’ajouter:
« Avec ce congrès, on a commencé avec l’appui du ministère à mettre un peu en valeur et à inciter les opérateurs et d’autres entrepreneurs guinéens à s’intéresser au secteur de l’eau dans la mesure où la priorité dont on parle à date qui est devenue quelque chose de fondamentale et cruciale pour le gouvernement. Il faut qu’on se lève tous à tous les niveaux pour donner de l’eau aux Guinéens », a-t-il martelé au micro de Siaminfos.com.
Il est important de rappeler que l’Association Africaine de l’Eau et l’Assainissement (AAEA) a vu le jour en février 1980 à Moronvia, au Liberia. Ce qui signifie qu’elle existe donc depuis 43 bonnes années
Bah Mohamed pour Siaminfos.com