Enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah: les forces sociales de Guinée tiennent à nouveau l’Etat pour « coupable parfait »
L’enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah continue d’alimenter le débat en Guinée. Lors d’une conférence de presse animée ce mercredi, 28 août 2024 à la maison de la presse, le Forum des forces sociales de Guinée a exigé de l’Etat de tout faire pour que lumière soit faite dans cette affaire.
Il y a de cela plus de 50 jours depuis que les deux responsables du Front national pour la défense de la constitution ont été enlevés. Et jusqu’à date, personne ne sait où sont-ils détenus. D’ores et déjà, la justice guinéenne à travers parquet général a déclaré que ces activistes ne se trouvent dans aucune prison du pays.
Où sont-ils donc détenus ? C’est la question que posent les forces sociales à l’Etat.
« Nous posons cette question parce que face à la gravité de la situation, le procureur général près la cour d’Appel de Conakry aurait pris la parole au file du temps, pour faire la situation sur cette affaire. Et si c’était un enlèvement, l’Etat a la lourde responsabilité de tenter de rassurer le peuple. Et mieux, de compatir avec leurs familles. Alors jusqu’à preuve du contraire, l’Etat n’ayant développé aucune compassion, l’Etat n’ayant développé aucune forme d’altruisme face à la famille, nous disons que jusqu’à ce que l’Etat nous fasse la situation pour dire qu’il les a kidnappés, pour telle raisons et où il les a conduit, l’Etat reste le coupable parfait », a déclaré Abdoul Sacko.
Sur la même lancée, Amadou Barry, un autre membre des forces sociales ajoute que l’Etat en sait pleinement des choses dans cet enlèvement de leurs camarades.
« Kidnapper des personnes, c’est absurde. Aujourd’hui l’Etat dit qu’il ne sait pas où ils sont. Mais ce n’est pas des personnes qui peuvent se cacher. Où ils sont et qui les a kidnappés ici, à Conakry ? Nous estimons que nous ne sommes plus en sécurité parce que c’est des militaires qui nous dirigent. On a plus peur aujourd’hui que lorsque les civils nous dirigeaient », a-t-il renchéri avant de tenter de s’adresser à Foniké Menguè et Billo Bah dans un ton plus ou moins acerbe:
« Billo et Foniké, on ne sait pas où vous êtes. Mais que Dieu vous protège. Sachez que vous êtes avec nous et nous sommes avec vous. Ça ne va pas continuer. Ils trouvent peut-être les moyens de vous arrêter, mais ils ne peuvent pas arrêter les 13 millions de Guinéens », a-t-il lancé à l’endroit de ses camarades de lutte.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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