Fin du repos biologique dans le secteur de la pêche : les attentes et les sollicitations de la pêche artisanale
Institués le 1er juillet 2023, le repos biologique, la suspension de l’exportation et de la réexportation des produits halieutiques ont pris fin depuis le 31 août dernier en Guinée. Ces mesures avaient été prises pour permettre une reproduction optimale des espèces halieutiques. Elles concernaient spécifiquement la pêche industrielle et semi-industrielle.
Mais quelles sont les avantages de ce repos biologique ? Interrogé sur le sujet ce mercredi, 06 septembre 2023, le secrétaire des affaires extérieures et porte-parole de la Fédération nationale de la pêche artisanale de Guinée a laissé entendre que c’est encore trop tôt de savoir les résultats de ce repos biologique.
A en croire Fodé Idrissa Kallo, le Centre national des sciences halieutiques qui avait fait le constat sur l’état du stock des espèces avant la période du repos biologique se rendra d’abord à nouveau en mer avec le navire de recherche pour voir si le stock de poissons a évolué ou pas ou bien si la taille de ces différents espèces a augmenté ou pas.
Cependant, indique notre interlocuteur, certains secteurs de la pêche artisanale comme l’aquaculture et la pisciculture méritent d’être accompagnés si on veut que le repos biologique produit ses effets escomptés. Car, dit-il, c’est ce qui va diminuer la pression de l’humain sur les ressources halieutiques maritimes. Fodé Idrissa Kallo sollicite donc des mesures d’accompagnement à cet effet.
« Il faudrait avoir des mesures d’accompagnement de la part de l’État. C’est comme si on faisait une campagne agricole au niveau de l’agriculture où on amène des engrais pour les agriculteurs. La pêche artisanale n’est pas seulement maritime, il y a la pêche artisanale continentale, il y a la pisciculture. Donc, il faudrait qu’il y ait des mesures d’accompagnement pour qu’on puisse développer par exemple l’aquaculture, qu’on puisse développer la pisciculture. Cela peut diminuer la pression sur les ressources halieutiques maritimes. Et pour cela, il faut des mesures d’accompagnement », a-t-il souligné.
Au-delà de la pisciculture et de l’aquaculture, le secrétaire aux affaires extérieures de la Fédération nationale de la pêche artisanale invite l’État à prendre des dispositions pour préserver les mangroves qui constituent les lieux de reproduction des espèces halieutiques maritimes.
« Il faudrait que l’État aussi pense aux lieux de reproduction des espèces par excellence. Par exemple, les mangroves. C’est des lieux où les poissons qui viennent se reproduire cachent les petits poissons contre les prédateurs pour que ces poissons là puissent grandir. Donc si on détruit ces zones de reproduction et vu que les navires minéraliers, c’est dans ces zones qui font leurs transactions, ça joue sur la reproduction des espèces, surtout qu’il y a certains espèces qui sont en super exploitation. Donc si on ne donne pas la chance à ces espèces de se reproduire, ça ne serait pas bon parce que les reproductions se font dans les côtes », a martelé Fodé Idrissa Kallo.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com