Alors que le pays traverse une période économique précaire, les autorités ont récemment augmenté le prix des denrées alimentaires sur les marchés. À Kankan, cette hausse des prix des denrées alimentaires fait beaucoup de bruits. À la Ligue Régionale des Consommateurs, les dénonciations commencent par les démarches qui ont abouti au changement de prix, à en croire Kalil Kouyaté, leur porte-parole.
« La méthode n’a pas été bonne ; dans d’autres pays, c’est lorsque les commerçants augmentent les prix que le gouvernement intervient pour plafonner ces prix. Mais ici à Kankan, le sac de riz était vendu entre 220 000 et 230 000 FG, et voilà que le gouvernement décide d’augmenter le prix à 264 000 FG. Vous voyez un peu, c’est une démarche qui va à l’encontre de la logique. On aurait dû peut-être attendre que les commerçants exagèrent, et à ce moment-là, le gouvernement intervient pour réguler en fixant des limites de prix. Mais si c’est le gouvernement qui tire les prix vers le haut en premier lieu, comment voulez-vous que les commerçants réagissent ? », s’interroge Kalil Kouyaté.
Un autre sentiment qui anime Kalil Kouyaté est le doute quant à la capacité de l’État de maintenir ces prix désormais fixés officiellement.
« Mon autre sentiment est que le gouvernement n’a pas les moyens de faire respecter les prix qui viennent d’être fixés. Ici à Kankan, avons-nous un corps de contrôleurs de prix pour imposer le respect de ces prix ? Nous n’avons pourtant rien vu. Les mesures doivent être prises par les autorités. À partir de la semaine prochaine, nous commencerons à rencontrer l’inspecteur régional du commerce de Kankan, ainsi que les directeurs préfectoraux du commerce de la région de Kankan, pour discuter ensemble des actions à entreprendre afin que ces mesures n’affectent pas négativement les consommateurs, surtout que nous approchons des mois saints des religieux », s’inquiète cet acteur de la société civile.
Pour la stabilité des prix sur le marché, ce défenseur des droits des consommateurs formule une proposition auprès des autorités du pays.
« Notre message aux autorités guinéennes est que s’il n’y a pas déjà de comité consultatif sur les prix au niveau du ministère du Commerce, il devrait être mis en place », Propose t-il.
Cette augmentation du prix des denrées alimentaires intervient à un moment où le mois de Ramadan pour les musulmans et le Carême pour les chrétiens approchent à grands pas.
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com