Guinée : face aux cas de « fraudes », l’ICONE menace d’exiger l’annulation des examens nationaux de 2024
Alors que les épreuves du Brevet d’Études du Premier Cycle (BEPC) touchent maintenant à leur fin après celles du Certificat d’études élémentaires (CEE), des voix s’élèvent de plus en plus contre les cas de « fraudes ». A en croire le président de la Commission d’observation indépendante des examens nationaux (ICONE), il s’agit d’une réalité connue de tous.
A sa sortie de l’émission « Scanner » du groupe Cavi Médias ce jeudi, 20 juin 2024, Kabinet Keita a dressé un bilan à mi-parcours plus ou moins mitigé de ces examens nationaux.
« D’abord, il y a l’absence de photos sur les cartes d’examen. Ce qui occasionne bien entendu des cas de substitutions. Nous avons le non dépôt par les surveillants de leurs fiches d’engagement. Il y a le dépassement du nombre de candidats par salle de classe qui est normalement fixé à 30 au maximum. Mais dans certains centres, on retrouve jusqu’à 35 candidats. Et en plus de cela, il y a aussi l’utilisation massive des téléphones dans les salles d’examen où les sujets traités transitent par les groupes WhatsApp. Contre cette pratique, les autorités n’ont pas pu encore opposer une certaine opposition pouvant nous permettre de les anéantir ou les arrêter. Il y a aussi une répartition illégale des candidats dans les centres d’examen. Dans la DCE de Dixinn par exemple, nous avons une seule école qui a 156 candidats, mais regroupés en deux centres d’examen alors que la DCE de Dixinn compte au total pour le BEPC, 9 centres d’examen. Donc, ce sont des cas de fraudes flagrants que nous avons détectés. Il y a aussi les doublons qui existent sur les listes d’examen. Par exemple, au BEPC, vous avez plusieurs candidats qui ont obtenu 2 PV avec les mêmes informations. Cela remet en cause la plate-forme par laquelle les candidats ont été inscrits, selon la direction générale des examens et concours scolaires », a-t-il dénoncé au micro de Siaminfos.com avant de menacer d’exiger l’annulation des examens nationaux de cette année si les mesures idoines ne sont pas prises par les autorités compétentes :
« Les résultats ne pourront pas être sains à cette allure, parce que tout le processus a été émaillé d’irrégularités qui, aujourd’hui, remettent en cause franchement l’intégrité des examens scolaires dans notre pays. Et d’autant plus qu’au nom d’une certaine accalmie et d’un certain apaisement, les candidats fraudeurs n’ont pas été sanctionnés à la hauteur de leurs fautes, en violation de l’article 53 des règlements généraux. C’est trop top de parler d’une éventuelle annulation, parce que les règlements généraux disent que quand les cas de fraudes sont constatés en amont ou en aval, que les autorités peuvent agir pour n’est-ce pas annuler. Si certains des fraudeurs sont admis, les autorités peuvent annuler leur admission. Mais nous pensons qu’avant que ça ne soit trop tard, les autorités ont encore le temps puisque les copies n’ont pas encore été totalement corrigées. Les autorités peuvent retracer ces groupes WhatsApp et les candidats qui étaient membres pour vraiment annuler leurs copies. Si c’est pas ce qui est fait, ultérieurement, nous pouvons évidemment demander à ce que ces examens soient bien entendu annulés parce que la fraude est aujourd’hui très massive », a-t-il prévenu.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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