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Guinée Forestière : Quelle place pour la presse ? [Par le journaliste Lanceï Kamissoko]

Entrée dans le cercle des localités abritant une station de radio de proximité à partir du lancement des radios rurales en avril 1993 par le gouvernement guinéen, la région forestière se taille aujourd’hui une place de choix parmi les régions naturelles du pays. Avec une vingtaine de radios publiques et privées, le contrat de l’information est de plus en plus honoré par les hommes de médias. Nous avons aujourd’hui, huit (8) stations de radios à N’zérékoré dont sept (7) privées; à Kissidougou, il y a quatre (4) radios dont trois (3) privées; Guéckédou a deux (2) stations dont une privée ; Macenta, une (1) radio rurale ; Beyla enregistre deux (2) avec l’unique stations privée installée à Sinko; Yomou quant à elle, dispose également de deux radios : la radio rurale de la préfecture et celle de la commune rurale de Diécké ; Lola ferme la porte avec la radio de la Mano River Union.

Acquis : la multiplicité de médias privés dans la région et la dotation de l’association des professionnels de médias en maison régionale de la presse (encore non fonctionnelle), ont renforcé l’image de la presse dans la région. Ces acquis ont, aujourd’hui, permis de lutter contre la désinformation des populations à la base. À titre d’exemple, la première et dernière vague de l’épidémie à virus Ébola dans la région ont été différemment interprétées par les habitants. Si pendant la première vague, les gens ne faisaient pas confiance au personnel soignant, c’est parce qu’il n’y avait pas suffisamment d’informations là-dessus. À ce moment, il y avait peu de médias privés sur place. Pour la dernière survenue d’Ébola, dès les premières semaines, synergie d’action a été enclenchée par les acteurs de la santé. Il y avait des rencontres qui se tenaient régulièrement à la Direction régionale de la santé sur l’évolution de la maladie, sur les facteurs encourageants dans la lutte etc…, ce qui a permis de circonscrire la maladie en l’espace de 3 mois et avec moins de perte en vie humaine.

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Défis : malgré la multiplicité de médias locaux, force est de constater que d’énormes défis restent à relever pour que nous puissions vivre dans une société plus juste et mieux informée. D’abord, les défis infrastructurels et fonctionnement médias. Beaucoup de médias de la place n’ont pas un cadre de travail idéal. La majorité n’a même pas un organigramme normal d’une station de radio. A cela s’ajoutent le manque d’outils de travail, le manque de moyens logistiques pour ne citer ceux-là. Il y a peu de journalistes qui ont un contrat de travail les liant avec leurs médias respectifs. Ces conditions de vie des travailleurs ne permettent pas aux hommes de médias de remplir correctement leurs devoirs d’informations du public.

En conclusion, le travail ne peut se faire honorablement que lorsque les nécessaires sont assurés comme le disait Victor Hugo dans son œuvre les misérables, je cite, <<la situation matérielle détermine la situation morale, faites des hommes heureux, vous les rendez meilleurs>>, fin de citation.

En cette journée du 03 mai, dédiée à la liberté de presse et d’expression, nous plaidons auprès des autorités gouvernementales et des patrons de médias en République de Guinée, de s’impliquer dans l’élaboration, l’adoption et l’application de la convention collective, garantissant les conditions d’exercice du métier de journalisme dans le pays. Chose qui devrait permettre à la Guinée d’améliorer le niveau de participation de la presse au développement de la nation.

Lanceï KAMISSOKO, Journaliste

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