Dès sa prise du pouvoir le 5 septembre 2021, le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, a promis au peuple de Guinée que la « justice sera la boussole de la transition ». Pour bon nombre d’observateurs, c’est une promesse qui bat de l’aile aujourd’hui. C’est le cas notamment de Sékou Koundouno qui déplore la manière par laquelle la justice guinéenne est conduite de nos jours.
Le responsable des stratégies et planification du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), livre une analyse « caustique ».
« Sous le régime du légionnaire Mamadi Doumbouya, certains pensent qu’ils sont devenus si puissants qu’ils peuvent utiliser la justice pour régler des comptes personnels. Très malheureusement, c’est la justice elle-même qui leur donne cette illusion. Mais ce que ces hors-la-loi oublient c’est qu’il y a des pays dans lesquels la justice n’est pas ce paillasson sur lequel chacun peut s’essuyer les pieds. Si en Guinée, des magistrats- pas les magistrats, Dieu soit Loué- se sont transformés en valets du pouvoir, et plus grave encore, de personnages placés au sommet de l’État qui confondent leurs rêves à la volonté de la République, il n’en est ainsi partout. Ailleurs, le serment du magistrat vaut encore et toujours son pesant d’or. Les Guinéens constatent d’ailleurs que ni le parquet concerné par le dossier des détenus politiques ne s’exprime désormais sur ce sujet. C’est tout dire. », déplore-t-il d’entrée.
Plus loin, l’acteur de la société civile guinéenne fait remarquer que n’est pas ministre qui le veut. Car, estime-t-il, c’est un poste qui se mérite : « Une chose reste certaine : les individus qui pensent qu’ils ont une licence de prouver dans les contre-vérités à tout le monde à travers des sorties ennuyeuses et nauséabondes, tout en restant indemnes et à l’abri de toute réplique, se trompent lourdement. Ce sera coup pour coup. Ceux qui sont incapables d’incarner la fonction ministérielle et qui veulent descendre dans la fosse septique, seront traités conséquemment. Une fonction ministérielle se mérite et impose une conduite exemplaire. Celui qui est incapable d’avoir une posture digne de sa fonction sera traité de manière conséquente. Et si la justice guinéenne, à travers quelques magistrats serviles, veut devenir un outil de règlement de comptes, elle apprendra dans l’humiliation qu’elle n’est pas seule au monde. », a-t-il martelé.
Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com