Kankan : la grève ferme l’université, le syndicat promet de tenir « un mois s’il le faut »
Après le dépôt d’un préavis la semaine dernière, la section locale du Syndicat national autonome de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (SNAESURS) a entamé, ce lundi 3 novembre 2025, une grève générale. Selon les responsables syndicaux, ce mouvement fait suite au non-respect des engagements pris par les autorités visant à améliorer les conditions de vie des travailleurs du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.
Au deuxième jour de grève, le constat sur le campus de l’Université Julius Nyerere de Kankan est clair : les cours n’ont pas eu lieu et les salles de classe sont vides. Pas d’étudiants, pas d’enseignements.
Joint par téléphone, le secrétaire administratif du bureau national du SNAESURS, Mohamed Soumaoro, est revenu sur les raisons de ce débrayage : « Il y a plusieurs raisons, mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est le non-respect du décret 0027 du 24 janvier 2024. Ce texte accorde des avantages aux fonctionnaires titulaires de grade, notamment l’amélioration des primes de logement et de transport pour les cadres reclassés. Le ministère de la Fonction publique devait prendre un arrêté pour fixer ces avantages, mais deux ans après, rien n’a été fait », a-t-il dénoncé.
Concernant la durée du mouvement, le syndicaliste reste catégorique : « Il n’y a pas de délai fixé. La grève ne prendra fin que lorsque toutes nos revendications seront satisfaites. Si elles le sont aujourd’hui, nous lèverons le mot d’ordre ce soir. Si cela dure un mois, nous considérerons ce temps comme un congé supplémentaire », a-t-il lancé sur un ton ironique.
Mohamed Soumaoro a appelé les travailleurs à rester unis et déterminés jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
« Le combat que nous menons, c’est pour l’ensemble des travailleurs, mais aussi pour les étudiants. Des enseignants bien traités offriront un enseignement de qualité. Nous félicitons tous les travailleurs, les secrétaires généraux, les présidents des coordinations régionales et les délégations syndicales pour leur mobilisation, et les invitons à poursuivre l’effort jusqu’au bout », a-t-il conclu.
Mohamed Aly Keita pour Siaminfos.com