Dans la nuit du dimanche, 9 février 2025, un incident violent a éclaté à un point de contrôle situé à la sortie de Kankan. Namory Keïta, activiste de la société civile, affirme avoir été agressé par un gendarme alors qu’il tentait d’intervenir en faveur d’une femme enceinte soumise à un contrôle d’identité.
Selon les informations recueillies, l’agent aurait exigé que la femme présente ses papiers. Face à la difficulté de cette dernière, Namory Keïta serait intervenu, en demandant à l’agent de tenir compte de son état. L’échange aurait dégénéré, aboutissant à une altercation physique.
C’est une publication de la victime sur les réseaux sociaux, accompagnée d’une vidéo, qui a révélé l’affaire au grand public. Face à l’ampleur de l’affaire, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan, Marwane Baldé, a rapidement réagi.
«Le gendarme impliqué dans cet incident a été interpellé. Son administration a immédiatement réagi pour procéder à son arrestation et s’assurer que la victime bénéficie des soins nécessaires. Nous saluons cette réactivité. Toutefois, il faut rappeler que la responsabilité pénale est individuelle, et jusqu’à preuve du contraire, ce gendarme bénéficie de la présomption d’innocence. L’enquête en cours permettra de déterminer la réalité des faits», a-t-il indiqué.
Autre chose sur laquelle le procureur de la République près le tribunal de première instance de Kankan s’est prononcé est le racket au niveau des barrages. Là aussi, l’empereur des poursuites a tenu à rappeler les règles en vigueur.
«Aucun citoyen ne doit être contraint de verser de l’argent à un poste de contrôle. En cas d’irrégularité, une procédure légale est prévue. Toute taxe due doit être payée au Trésor public, jamais directement à un agent. Tout gendarme ou policier qui exigerait de l’argent en dehors du cadre légal s’expose à des poursuites pour concussion. La libre circulation des citoyens est un droit fondamental», a-t-il rappelé.
L’affaire continue de susciter de vives réactions et reste sous le feu des projecteurs, en attendant les conclusions de l’enquête judiciaire.
Mandjou Feredou pour Siaminfos.com