Décès d’un acrobate en pleine répétition : «A Matam, le même accident s’est produit trois fois, et la mort s’en est suivie »
Le drame survenu lors de l’entraînement des acrobates du groupe Amoukanama Circus de Matam lundi dernier, a ému plus d’un. En effet, Alhassane Camara connu sous le nom Sana, est tombé sur son cou le week-end dernier avant de rendre l’âme quelques heures après, au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Donka. Moustapha Cissé, manager du groupe dans lequel évoluait le défunt, indique que ce n’est pas la première fois qu’un tel drame se produise.
Interrogé quelques jours après ce drame, Moustapha a énuméré quelques problèmes auxquels ces jeunes acrobates sont confrontés : « Un jeune appelé Doubayabi avait fait le même accident, mais comme il était dans le groupe Circus Baobab, il a survécu. Quand il a fait l’accident, en ce moment il était avec les blancs. Ces derniers l’ont évacué immédiatement. Il s’en est sorti mais jusqu’à présent il n’arrive pas à marcher très bien. A Matam, le même accident s’est produit trois fois, et la mort s’en est suivie. On a un terrain à Forécariah, même quand on a joué à la Présidence, on a été appréciés. Les acrobates avaient joué lors de la clôture des assises nationales. On avait demandé à la Présidence de nous aider à concrétiser notre projet avant de construire sur notre terrain l’école. C’est ainsi qu’il a été demandé à l’APIP Guinée de monter le projet, malheureusement on n’a pas eu gain de cause », a-t-il déploré avant de poursuivre :
« Généralement, l’accident qu’ils font est toujours mortel. Ils s’entraînent avec force, création et montage. C’est pourquoi pendant l’entraînement si on sent que l’un d’entre eux n’est pas à l’aise, on annule l’entraînement. C’est des jeunes qui ont partagé la même scène avec la chanteuse américaine Rihanna. Ils se sont retournés en Guinée alors qu’ils ont eu le visa américain. C’est nous qui leur avons demandé de rentrer au pays alors qu’à chaque mi-temps de la NBA aux États-Unis, ils jouaient au moins cinq minutes. C’est ainsi qu’ils se sont retournés en Guinée pour pouvoir former d’autres jeunes. Rares sont leurs aînés qui n’ont pas construit une maison. Ce qui veut dire que le métier qu’ils pratiquent n’est pas un métier des fainéants. Tout ce qu’ils font, c’est par contrat. On a vu une mort en direct avec le décès de ce jeune acrobate. S’il l’État ne peut pas construire un centre d’entraînement pour nous, qu’il nous aide à avoir des matériels adéquats. Le matériel sur lequel le défunt est tombé, est très petit en termes d’épaisseur. Le tapis professionnel sur lequel ils peuvent s’entraîner sans danger coûte 3 000 000 GNF, et pourtant, c’est le plus petit des matériels. Ils coûtent extrêmement cher », a-t-il fait savoir.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com