Le Premier ministre sur la tragédie de Manéah : « Nous hésitons d’un lourd passif des années et des années de laxisme… »
Suite au glissement de terrain survenu dans la nuit du mercredi, 20 août 2025 à Maneah dans la préfecture de Coyah, les autorités guinéennes se relaient au chevet des victimes. Le Premier ministre s’est rendu ce jeudi matin sur les lieux du sinistre.
Entre émotion et amertume face à cette tragédie, Amadou Oury Bah a appelé une conscience collective.
Pour le chef du gouvernement guinéen, « nous assistons à une tragédie sur place ici à Maneah. C’est de présenter nos sincères condoléances à toutes les familles éplorées et à toutes les victimes. Les services de secours y compris : génie militaire, la protection civile, ANGUCH et toutes les autres structures locales sont mobilisés pour venir en aide aux blessés, déterrer les corps dans la recherche des victimes. Pour le moment c’est le temps de l’émotion, on aura à faire d’autres commentaires par la suite notamment en ce qui concerne les dispositions idoines à prendre pour prévenir. Et c’est une occasion pour moi de dire, heureusement on avait insisté pour dire que la décharge qui est juste derrière soit déguerpie, sinon aujourd’hui on aurait pu assister à une catastrophe encore beaucoup plus spectaculaire. Une dizaine de victimes, c’est trop, à plus forte raison si rien n’a été fait pour déguerpir au niveau de la décharge de Zakope, on ne saurait pas combien on aurait des victimes aujourd’hui. Jusqu’à présent les secours sont en train de déterrer, voir dans les maisons s’il y a d’autres corps qui sont emprisonnés sous terre », a-t-il déclaré avant d’interpeller les uns et les autres :
« C’est une tristesse mais nous avons une responsabilité collective par rapport à ça. Construire là où l’eau passe, en dessous des flancs des montagnes, d’abord c’est une question de responsabilité pour soi et pour sa famille. Les pouvoirs publics prendront désormais toutes les mesures pour déterminer les zones constructives sur l’ensemble du pays parce qu’il faut prévenir une catastrophe, et pour la prévention il faut qu’on sache là où doit construire ou pas et prendre les dispositions idoines. Nous hésitons d’un lourd passif des années et des années de laxisme, conduisent à des situations tragiques que nous sommes en train de vivre. Toutefois le moment n’est pas pour cela, le moment est au recueillement, aux dispositions de secours pour aider les familles, les proches des victimes pour les soutenir, nos sincères condoléances à tous », a-t-il conclu.
A date, le bilan provisoire établi par les autorités s’élève à 13 morts, tandis que les recherches se poursuivent sur les lieux.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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