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Vers la requalification des faits dans le procès du 28 septembre ? : « C’est un crime économique qui est en train d’être commis » (Me Paul Yomba Kourouma)

Vraisemblablement, le procès du massacre du 28 septembre 2009 entre dans une nouvelle phase. En effet, le ministère public a émis récemment le souhait de voir le tribunal requalifier les faits en crime contre l’humanité. Si cette demande arrivait à aboutir, la Cour pénale internationale prendrait sans nul doute les choses en main.

Aussitôt annoncée, cette demande est rejetée en bloc par les avocats de la défense. A en croire Me Paul Yomba Kourouma, avocat de Toumba Diakité, l’ex aide de camp de capitaine Moussa Camara, requalifier les faits s’assimilerait à un crime économique :

« Le ministère public pense que l’État guinéen n’est pas apte à juger cette affaire. Que les juges même seraient incompétents à la connaître. Voici ce qui nous afflige et qui nous déçoit, parce que les tenanciers des libertés individuelles et privées sont en train de piétiner le Droit. L’État guinéen a demandé la requalification des faits et il a obtenu, nous avons abdiqué, cautionné, et les débats sont presque clos. Peut-être qu’il ne restait que la descente sur les lieux et peut-être on voulait savoir où ont été les fosses communes et autres. Et on vient de nous dire de requalifier les faits, c’est-à-dire d’abord c’est un crime économique qui est en train d’être commis. Avec tout ce qui a été fait ici, tous les investissements, toutes les forces de l’ordre et de sécurité qui sont là, et tous les magistrats qui sont logés, qu’on nous dise que de revenir à la case départ, de requalifier les faits, que ça soit de l’apanage de la Cour pénale internationale », a-t-il dénoncé avant de poursuivre :

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« C’est une déception, je crois qu’il y a trop de choses qui ont été dites par les avocats, nous avons produit des documents. Nous n’étions même pas sous l’égide de cette nouvelle loi lorsque se commettaient les infractions, c’est-à-dire que tous ceux qui sont dans ce box ont la chance à ce jour de partir. Et la prochaine fois, ça sera la mise en liberté de ces gens parce que le parquet ne trouve pas de recettes dans le Droit strictocensure pour étayer des accusations ni contre Dadis ni contre Toumba ni contre qui que ce soit, les Marcel et autres. Le tribunal est constitué d’hommes d’une grande densité d’un grand potentiel intellectuel. D’abord, les deux accesseurs sont de très grands procureurs, et celui qui est au milieu, le président est un grand juge qui connaît de beaucoup de choses. Ils vont s’abreuver de ce que nous avons dit et seule la loi sera appliquée. Or, nous sommes dans un procès à connotation nationale et internationale qui a dépassé les limites de l’Afrique», a laissé entendre le conseil de Toumba.

 

Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com

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