Nouvelle constitution pour la Guinée : « Elle semble être taillée sur mesure », selon Dr Édouard Zoutomou Kpogomou
Quelques semaines après la fin du débat d’orientation constitutionnel où plusieurs entités sociopolitiques ont défilé devant le pupitre du CNT pour faire des propositions, le sujet fait encore parler. Nombreuses sont ces personnes qui estiment que les propositions faites lors de ces travaux risquent de causer des problèmes dans le temps. C’est le cas du Dr Édouard Zoutomou Kpoghmou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le progrès.
A en croire l’homme politique, » l’ossature de la constitution, elle existait déjà. Il suffisait seulement de faire une mise à jour mais comme on veut montrer que c’est de ce côté seulement les choses peuvent marcher, on est en train de s’entêter, sachant très bien que certaines entités peuvent ne pas accepter. Cette constitution semble être taillée sur mesure, ça va causer beaucoup plus de problèmes. Les mesures sont parfois discriminatoires. Il y a beaucoup de volets qui appellent franchement à des réflexions beaucoup plus profondes. Sinon, on est en train de semer quelque chose qui risque de nous éclabousser par la suite. Vous ne trouvez dans aucune démocratie pour dire qu’on va limiter l’âge des candidats. Si les jeunes ont des programmes cohérents, vous les laissez venir vendre ce programme. Si parmi les vieux aussi y a des programmes cohérents, vous laissez le peuple départager », explique-t-il avant de poursuivre:
» Le débat constitutionnel, est-ce qu’il avait lieu d’être ? Nous, nous pensons que ça n’avait pas lieu d’être. Il y a déjà certaines formations politiques qui se positionnent pour ne pas reconnaître la constitution. Or, c’est des gens qui ont une base militante. La constitution de 2010 n’était pas parfaite mais cela ne veut pas dire qu’il faut commencer la rédaction d’une nouvelle constitution sur des feuilles vierges. Ce qui est absurde dans l’idée, c’est le fait de penser qu’une constitution peut résister aux hommes et aux tentations, ce n’est pas possible. Nous, nous disons qu’en Guinée, ce n’est pas un problème de constitution, c’est un problème d’hommes. Tant que vous n’avez pas fait ce reformatage pour que les gens apprennent à respecter les lois du pays, on sera dans ce mouvement perpétuel en train de faire des constitutions à tout moment », dit-il.
Ibrahima CAMARA pour siainfos.com