Poursuivi dans une affaire de licenciement abusif, les avoirs du CCFG risquent d’être saisis par le tribunal du travail
Sambou Sylla, l’ancien responsable de l’administration financière du centre, réclame au Centre Culturel Franco-Guinéen (CCFG) une indemnisation d’un montant de plus de 251 millions de francs guinéens (GNF). Ce calcul est basé sur la qualification de la rupture en tant que licenciement abusif d’un Contrat à Durée Indéterminée (CDI). Me Kamano, l’avocat de M. Sylla, soutient que la succession de quatre Contrats à Durée Déterminée (CDD) violait le code du travail guinéen, justifiant ainsi la requalification en CDI et le calcul des indemnités correspondantes .
L’origine du conflit remonte à une grève des employés du CCFG en mai 2025, menée pour exiger une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail . M. Sylla affirme que la rupture de son contrat, survenue le 4 septembre 2025, est un acte de rétorsion de la direction, qui le considérait comme l’un des instigateurs du mouvement de grève .
Au-delà de ce motif, M. Sylla avance que son opposition à certaines pratiques de gestion est à l’origine de son licenciement. Il mentionne des conflits internes concernant la gestion financière, s’être opposé à ce qu’il décrit comme une « entreprise fantôme » créée pour « sortir l’argent » du centre, et avoir refusé d’endosser de fausses accusations, comme d’avoir « falsifié » une signature.
Avant la saisine du tribunal, une tentative de règlement à l’amiable a eu lieu sous l’égide du ministère de la Culture et de l’Artisanat. Un émissaire du ministre, Malick Kébé, aurait été dépêché et reconnu le bien-fondé de la position de M. Sylla, proposant une séparation à l’amiable que ce dernier a acceptée . C’est l’absence de suite concrète qui a conduit au dépôt de la plainte devant le Tribunal du travail de Conakry .
L’audience prévue le 14 novembre 2025 a effectivement été renvoyée au 21 novembre 2025 en raison de l’absence de la représentante du CCFG.
«Quand il y a un tel litige, on envoie le courrier dans un premier temps. Elle a reçu, mais elle n’a fait aucun signe qui pourrait faciliter le procès. Donc, la preuve en est qu’elle ne s’est pas présentée aujourd’hui. Alors, comme elle ne s’est pas présentée, l’affaire est renvoyée au 21 novembre… Ce qui veut dire qu’à partir du 21, si elle ne se présente pas, on saisira les avoirs du centre culturel en attendant de me rétablir dans mes droits. S’ils ne peuvent pas payer le montant, il y a les préjudices à réparer, et ça, c’est le calcul de mes avocats qui vont le faire», a déclaré Sambou Sylla à la presse.
La partie civile a déclaré à la presse que si la direction ne comparaît pas à la nouvelle audience, le juge pourrait ordonner la saisie des avoirs du centre pour garantir le respect de ses droits, une fois la décision rendue.
Cheick Fantamadi
