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Pratique illégale de la médecine à Kankan : un propriétaire d’une clinique clandestine interpellé par les forces de défense et de sécurité

 

Malgré le déploiement des forces de défense, la saisie des produits pharmaceutiques impropre à la consommation et les interpellations par le passé, certains continuent de gérer des cliniques clandestines à Nabaya. En début de semaine, le gérant d’une clinique non autorisée a été interpellé par les forces de défense et de sécurité dans le quartier Dalako, relevant de la commune urbaine de Kankan.

Les responsables de l’hôpital régional de Kankan ont joué un rôle majeur dans le succès de cette opération, a appris Siaminfos.com. Tout a commencé lorsque le service de pédiatrie a reçu d’urgence deux adolescents. Ces derniers avaient subi une transfusion sanguine dans une clinique du quartier, une pratique strictement interdite aux prestataires de services médicaux privés. Cela a poussé Dr Fareimba Camara, Directeur général de l’hôpital, à mener des enquêtes pour identifier la personne derrière cette pratique illégale.

«Que se passe-t-il ? Nous avons remarqué que certaines cliniques privées reçoivent des patients, et lorsque leur état se complique, elles les transfèrent à l’hôpital régional. Malheureusement, lorsque ces patients arrivent dans des phases critiques, il est souvent trop tard pour intervenir. Le dernier cas concerne deux enfants admis en pédiatrie, qui avaient reçu une transfusion sanguine dans un quartier. La transfusion sanguine est une activité réservée à l’hôpital régional et doit être effectuée uniquement par nos médecins. Ces enfants sont arrivés dans un état critique. D’où provenait le sang qu’ils ont reçu ? Quelles analyses ont été faites et sur quel type de personne ce sang a-t-il été prélevé ? Ces paramètres ne sont maîtrisés que par l’hôpital régional. Malheureusement, certains se permettent de pratiquer ces activités dans les quartiers. Ces enfants ont reçu du sang d’une personne non qualifiée, à Dalako, précisément à Labé Koura. Nous ignorons où cette personne a été formée ; elle n’a aucun diplôme, et pourtant des gens lui font confiance. Dans le même cabinet, nous avons trouvé un diabétique qui recevait des perfusions sans analyses préalables, administrées par un non-professionnel. Lors de notre enquête avec la DPS, nous avons décidé de fermer cette clinique et informer la gendarmerie, qui a procédé à l’arrestation du suspect. Ensuite, nous avons transféré les patients à l’hôpital régional pour les prendre en charge gratuitement, car ils avaient été dépouillés de tous leurs moyens là-bas », a expliqué le Dr Fareimba Camara.

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Pour ne pas avoir informé sa hiérarchie avant de recevoir ces enfants à la pédiatrie, le Directeur général a pris des sanctions contre le responsable du service.

«Un chef de service de l’hôpital régional qui reçoit des cas aussi compliqués sans informer la direction, surtout dans un contexte de transfusion réalisée en dehors de l’hôpital, doit être tenu responsable. J’ai donc pris la décision de relever ce chef de service de ses fonctions », a-t-il insisté.

Le Dr Fareimba Camara a exhorté les citoyens à dénoncer les médecins qui se livrent à de telles pratiques illégales, ternissant ainsi l’image de l’hôpital régional.

«Il est essentiel que la population soit vigilante à l’égard de l’hôpital régional. Certains personnels mal intentionnés tentent de discréditer l’hôpital en affirmant aux patients que le matériel nécessaire à leur traitement n’est pas disponible ici, mais dans leurs cabinets privés, ou que les soins sont trop coûteux à l’hôpital. Ils proposent ensuite des services à moindre coût dans leurs cabinets pour attirer ces patients et exercer leurs pratiques douteuses. Cela doit cesser. Tout patient à qui un membre du personnel de l’hôpital régional de Kankan affirme qu’il n’y a pas de matériel pour le soigner a le droit de se renseigner directement auprès de la direction », a-t-il conclu.

Le présumé détenteur de la clinique non autorisée va-t-il comparaître devant le tribunal dans les jours à venir ? La question reste encore posée. En tout cas, on se rappelle que par le passé, une importante quantité de produits pharmaceutiques impropres a été saisie par les autorités, et la destination de ces produits reste inconnue du grand public. Car, aucune information officielle n’a été faite par les responsables sur leur destination.

Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com

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