Pratiques ‘’malsaines’’ à la frontière guinéo-sénégalaise : « Les citoyens sont rackettés du matin au soir avec une arrogance extraordinaire », dénonce le GOHA
Vraisemblablement, le président du Groupe organisé des hommes d’affaires (GOHA) en a gros sur le cœur. Ibrahima Abdallah Cherif, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a dénoncé ce jeudi, 13 juillet 2023, les pratiques « malsaines » à la frontière guinéo-sénégalaise. Selon le président du GOHA, les citoyens y sont « rackettés » sans cesse par des agents de sécurité.
Sans passer par le dos de la cuillère, il laisse entendre que c’est une situation déplorable : « Aujourd’hui, nous détenons tous une carte d’identité sur laquelle est mentionnée Ecowas, c’est-à-dire CEDEAO. Nous sommes tous des citoyens de la CEDEAO. Et même quand vous détenez ce document, vous arrivez au niveau des frontières, au niveau du Sénégal d’abord avant de venir en Guinée, on vous fait payer 2 francs CFA sans avoir une quittance en contre partie du trésor sénégalais. Si c’est du côté de la Guinée, on vous fait payer 20 mille francs guinéens et ça aussi avec une arrogance extraordinaire. Si vous entendez ces hommes en tenue là crier sur les citoyens, je dirai tout simplement que c’est terrible. Les 99% des gens qui passent là-bas, ce sont des citoyens et commerçants guinéens. Il y a une véritable circulation entre la Guinée et le Sénégal. Toutes les frontières de la Guinée sont comme ça. Les citoyens sont rackettés du matin au soir avec une arrogance extraordinaire », a-t-il dénoncé avant de poursuivre :
« S’il s’agit de payer les taxes, avoir une quittance de l’État guinéen avec les commerçants qui détiennent les marchandises, il le faut régulièrement 24h/24. Mais le montant qu’on paye va dans la poche des gens. Quand vous rentrez chez vous en Guinée, certains se mettent devant vous pour vous dire que vous devez payer 20 000 avant de passer. Ce qui se passe là est illégal, on ne doit faire payer à quelqu’un pour un simple passage au niveau de la frontière, il doit payer pour sa marchandise, les humains ne sont pas des marchandises. Vous détenez tous les documents, vous êtes harcelé, vous n’êtes pas respecté, quand vous voyez comment on crie sur les passagers, c’est anormal. Nous nous allons déployer des huissiers pour faire le constat et du côté de la Guinée et du côté du Sénégal et nous avons attiré l’attention des autorités à ce niveau là. Il ne faut pas oublier que nous avons tellement souffert avec les opérateurs économiques à ces frontières là. Nous avons perdu beaucoup de choses là-bas. Même si les frontières ne sont pas fermées, on continue d’harceler les citoyens, à leur faire payer de façon illégale pour rentrer par-ci par-là avec une arrogance extraordinaire, c’est à dénoncer absolument. C’est pourquoi nous avons attiré l’attention des autorités guinéennes et sénégalaises pour qu’elles mettent fin à cette situation, parce que c’est leur image qui est ternie », a-t-il martelé chez nos confrères de la radio Espace.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com