Radiation au sein de l’armée : « Je crains qu’il ait des réactions radicales parce qu’ils sont… » (Dr. Edouard Zotomou)
Ces derniers temps, de nombreux militaires ont été radiés des effectifs de l’armée guinéenne à travers un décret du président de la transition pour fautes lourdes, dit-on. D’ores et déjà, cette façon de procéder alimente le débat au sein de la classe politique. Pour le président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès, le colonel Mamadi Doumbouya doit changer sa méthode.
Ils sont nombreux des militaires qui ont radiés de l’armée suite à quelques événements survenus ces temps en Guinée, notamment l’évasion des détenus à la maison d’arrêt de Conakry. Parmi eux, le colonel Alia Camara, responsable d’alors des opérations des forces spéciales, colonel Célestin Bilivogui porté disparu, selon son avocat, colonel Moussa Thiegboro Camara, colonel Claude Pivi etc. Cette vague de radiations pourrait avoir des conséquences fâcheuses, alerte Dr Edouard Zotomou Kpogomou.
« Il doit y avoir des craintes. Vous radiez des gens et en même temps on signale des cas de disparition, on est en train d’inciter à l’énervement ou encore à la bagarre. Quand vous prenez des gens qui ont des familles, vous n’avez pas besoin de passer par des méthodes cavalières, moi je dis qu’il y a une erreur. On ne dit pas qu’il faut demander une permission pour radier parce que c’est un ordre militaire, mais quand on le fait, il y a un certain standards à respecter. Je crains qu’il ait des réactions radicales parce qu’ils sont nombreux ces militaires qui sont radiés et des gens comme ça, peuvent se regrouper quelque part et puis être un problème pour le pays et pour la population. C’est ce qu’il faut craindre », a-t-il alerté avant de demander au président de la transition de changer cette façon de faire et laisser le tribunal militaire faire son travail dans ce cas de figure.
« Nous nous pensons qu’il y a d’autres méthodes pour pouvoir résoudre ces questions. A mon avis, il faut radier les gens si c’est nécessaire. Il faut établir d’abord cette nécessité de les radier parce qu’ils ont commis une faute lourde et le prouver, parce qu’il y a une justice militaire quand-même. Cette justice militaire devrait prouver cela d’abord avant que le président de la transition ne prenne un décret. Mais en mon sens je n’ai pas encore d’information que la justice militaire reproche quelque chose aux gens qui sont radiés. Donc, dans ces conditions là, ça sent un peu d’acharnement. Moi je pense que le président de la transition a tout intérêt de changer cette méthode. Il vaut mieux ne pas créer problème là où il n’en existe pas », a-t-il lancé.
Concernant le cas du colonel Célestin Bilivogui qui est déclaré porté disparu depuis bien avant sa radiation de l’armée, le président de l’UDRP exige des enquêtes sérieuses afin que lumière soit faite dans cette affaire.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com