Au centre d’instruction et d’infanterie (CII) du camp Soundjata Keita de Kankan, 175 recrues ont été libérées ce lundi 5 juin 2023 alors qu’ils étaient en formation pour intégrer l’armée guinéenne. Selon l’une de ces recrues âgée d’une vingtaine d’années, les responsables du camp ont évoqué des raisons médicales sans pour autant donner des détails :
« Moi je ne sais rien de tout ça, ils nous ont dit qu’on est malade. Nous on a couru pour partir à plus de 10 kilomètres plusieurs fois, si on était malades est-ce qu’on pouvait faire tout ça. Nous sommes rentrés au centre d’instruction et d’infanterie le 04 mai, ils ont fait la visite le 07 mai, c’est les résultats là qu’ils ont publiés en disant que les gens sont malades. Si on était malade est-ce qu’on pouvait tenir les exercices de la quarantaine ? Ils ne nous ont même pas dit de quelle maladie nous souffrons. Avant qu’on intègre le centre d’instruction, moi j’ai fait 4 visites, j’ai tous les documents dans mon sac, ces visites n’ont révélé aucune maladie. »
Ces jeunes ont juste été mis à la porte du camp sans accompagnement. Ne sachant pas à quel saint se vouer, notre interlocuteur tire la sonnette d’alarme :
« Nous sommes 175 personnes qu’ils ont retiré, ils ont amené de nouvelles recrues. Ils ne nous ont rien donné, même pas le transport. Moi je viens de Conakry, je ne sais même pas comment rentrer chez moi. Ils nous ont fait sortir du CII alors que nous tendons vers la fin de la quarantaine, donc que les autorités nous aident afin qu’on puisse y retourner », a-t-il lancé
Pour l’heure, le capitaine Aboubacar Tanènè Camara, directeur du centre d’instruction et d’infanterie de Kankan reste muet sur le sujet.
Cheick Ahmed depuis Kankan pour Siaminfos.com