Fatigue extrême, douleurs articulaires, éruptions cutanées… Des symptômes qui peuvent sembler anodins, mais qui cachent parfois une maladie bien plus redoutable : le lupus érythémateux systémique. Cette pathologie auto-immune, encore méconnue du grand public, s’attaque progressivement aux organes et peut être difficile à diagnostiquer. Pour mieux comprendre cette maladie, nous avons rencontré le Dr Ben Youssouf Keita, Directeur médical.
Le lupus est une maladie chronique dans laquelle le système immunitaire, censé protéger l’organisme, se retourne contre lui-même et attaque les tissus sains.
«Le lupus peut toucher plusieurs organes : la peau, les articulations, le cœur, les reins, voire le cerveau. Ses manifestations varient d’un patient à l’autre, rendant le diagnostic compliqué. Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve : une fatigue persistante, des douleurs musculaires et articulaires, des éruptions cutanées, notamment en forme de papillon sur le visage, une photosensibilité (réaction exagérée au soleil), des problèmes rénaux ou cardiaques dans les formes sévères», explique Docteur Keita, avant d’ajouter:
«Dans certains cas, les patients passent des années sans savoir ce dont ils souffrent », précise le spécialiste.
Jusqu’à présent, la science n’a pas encore identifié une cause unique du lupus. « Il s’agit probablement d’un mélange de facteurs génétiques, environnementaux et hormonaux », souligne le médecin.
«Les études montrent que la maladie touche principalement les femmes, en particulier entre 15 et 45 ans. Le stress, certaines infections ou encore l’exposition aux UV pourraient aussi favoriser son apparition», a-t-il rajouté.
Il n’existe pas de remède définitif contre le lupus, mais des traitements permettent de limiter les poussées inflammatoires et d’améliorer la qualité de vie des patients, indique notre interlocuteur.
«Les anti-inflammatoires, les corticoïdes et les immunosuppresseurs sont souvent prescrits pour contrôler la maladie », a détaillé le médecin.
Le lupus reste un défi médical et social. «Beaucoup de patients souffrent en silence, car leur maladie ne se voit pas toujours », rappelle le Docteur Keita. La sensibilisation est donc essentielle pour un diagnostic plus précoce et une meilleure prise en charge.
MAD pour siaminfos.com