Suspension de l’exploitation de l’or: » Pendant cette période, c’est beaucoup d’argent que nous allons perdre en termes de recettes » ( Oumar Totiya Barry)
Dans un communiqué rendu public dimanche dernier, le gouvernement guinéen a annoncé la suspension de l’exploitation artisanale de l’or et du diamant sur l’ensemble du territoire. Ce, jusqu’à nouvel ordre. Le motif selon les autorités de la transition, est lié aux besoins de campagne agricole en cours, de la restauration écologique, mais aussi d’éviter les risques d’éboulement pendant la saison des pluies. Une décision saluée par certains spécialistes qui évoluent dans le domaine. C’est le cas de Oumar Totiya Barry, spécialiste en gouvernance minière.
Selon notre interlocuteur, « cette décision, je pense qu’elle est la bienvenue. En cette saison des pluies, le plus souvent, nous savons qu’il y a beaucoup d’éboulements dans les zones d’exploitation artisanale. Et ces éboulements entraînent des pertes en vies humaines des femmes, des enfants mais aussi beaucoup de jeunes. Ensuite, nous savons que l’exploitation artisanale de l’or crée beaucoup d’impacts sur l’environnement avec la destruction des rivières, la destruction des terres agricoles, mais aussi la destruction des forêts. Donc, cette décision de suspension est à saluer », se réjouit Oumar Totiya Barry.
Cependant, le spécialiste se dit conscient que cette interdiction aura des impacts sur l’économie guinéenne. C’est pour cette raison qu’il faut opter pour des réformes dans la gestion minière, dit-il.
« Cette suspension puisqu’elle est temporaire, on sait quand même que pendant cette période, c’est beaucoup d’argent que nous allons perdre en termes de recettes d’exportations liées à l’exploitation artisanale de l’or. De ce sens que vaut mieux penser à une solution beaucoup plus durable parce que si elle est mieux encadrée, elle pourrait générer encore beaucoup plus que ce qu’on gagne actuellement. Parce qu’avec la porosité des frontières, c’est beaucoup d’argent que nous perdons avec de l’or qui est frauduleusement exporté vers d’autres pays. Donc, en encadrant cette activité, on gagnerait davantage que ce qu’on gagne aujourd’hui », indique Oumar Totiya Barry.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com
622750332