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Thierno Monénembo très fâché: « Les Guinéens ne savent rien faire d’autre que de fabriquer des dictateurs, c’est le moment ou jamais d’agir »

Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée mercredi, 31 janvier 2024 au siège de la Maison de la Démocratie et des Droits de l’Homme de Guinée, Thierno Monénembo n’a pas fait de cadeau à la junte au pouvoir dans le pays depuis le 05 septembre 2021.

Rouge de colère contre les dirigeants guinéens, l’écrivain a dénoncé les  »dérives autoritaires du CNRD et la prise en otage de l’avenir démocratique de la Guinée ».

« J’ai l’impression que depuis qu’il est venu au pouvoir, notre Lieutenant-Colonel, excusez-moi, notre Général d’armées, n’a cessé de nous lancer des signaux, de nous adresser des messages à peine codés. J’ai l’impression qu’aujourd’hui, la lecture est toute faite, les Guinéens savent très bien ce qui se passe. Qu’est-ce qui se passe ? C’est la construction, devant nous tous, d’une dictature, certainement une des plus féroces que le pays a connues. Cette construction-là, elle est manifeste. On la sent se préparer, on la sent venir. On sent déjà sa férocité, puisqu’un régime qui commence par fermer tous les moyens de communication, qui commence par arrêter des journalistes, interdire la chose la plus indispensable aujourd’hui à la communication, internet, c’est une dictature forcément. Ce n’est pas un régime qui a de bonnes intentions pour son pays », a dit l’écrivain.

Pour éviter de tomber à nouveau dans une impasse, Thierno Monénembo appelle les Guinéens à prendre leurs responsabilités avant qu’il ne soit trop tard.

« Je voudrais simplement dire aux Guinéens, demain, quand le pire sera là devant nous tous, sur nos têtes à tous, personne ne dira qu’il ne savait pas. Toutes les dictatures qui étaient faites en Guinée ont été faites par les Guinéens eux-mêmes. J’ai dit plusieurs fois que la Guinée est une usine à dictature. Les Guinéens ne savent rien faire d’autre que de fabriquer des dictateurs. Dans notre pays, tous les automatismes sont faits pour cela. Dès que quelqu’un arrive, on applaudit. Même les intellectuels applaudissent. Un intellectuel qui applaudit est un criminel. L’intellectuel n’applaudit pas. L’arme de l’intellectuel, c’est l’esprit critique, c’est l’observation lucide des choses », a-t-il dit avant de pousser le bouchon un peu plus loin:

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« Je vous assure, la Guinée ne survivra pas à une sixième dictature. On est déjà très mal en point. Notre société est déchiquetée de partout par des irresponsables qui ont posé des actes inutiles et qui ont cassé l’économie, qui n’ont jamais eu un projet historique et social digne de ce nom. Il suffit de la moindre étincelle pour que le pays s’embrase. Pas par la faute des Guinéens. Tous cherchent à vivre ensemble. C’est par la faute des irresponsables qui nous dirigent depuis 1958. C’est maintenant, c’est le moment ou jamais d’agir. Chacun a son mot à dire pour l’avenir de la Guinée, chacun a quelque chose à faire. Il faut que les Guinéens prennent leurs responsabilités aujourd’hui. Sinon, ça sera trop tard », prévient l’écrivain.

 

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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