Des non admis au concours à la fonction publique locale crient à l’injustice à Kankan: « Nous avons vu les noms de certains qui n’étaient même pas en situation de classe »
Après plusieurs années de lutte pour leur intégration à la fonction publique, les enseignants contractuels de la Guinée ont finalement eu gain de cause. Dans la soirée du jeudi, 8 août 2024, le ministère du Travail et de la Fonction Publique a rendu publique la liste des enseignants contractuels retenus au compte de la fonction publique locale, à l’issue d’une évaluation en pratique de classe.
Sur près de quinze mille contractuels, dix mille sont déclarés admis. Chose qui fâche les non admis, dont la plupart crient à une injustice.
Ce vendredi matin, plusieurs enseignants contractuels de la préfecture de Kankan se sont réunis au siège de leur coordination pour exprimer leur ras-le-bol face à la situation qu’ils estiment injuste. Parmi ces contractuels non admis, figure Dame Djaka Keita, une enseignante qui a fait quelques révélations.
« Nous avons vu les noms de certaines personnes qui n’étaient même pas en situation de classe, mais qui ont été déclarées admises. Nous qui enseignons depuis des années, n’avons pas été retenus. Qu’avons-nous fait au ministre ? Cela fait des années, depuis 2017 que nous sommes dans cette situation. J’ai même perdu des enfants à cause de cette affaire de contractuels », a-t-elle indiqué.
À 140 kilomètres de Kankan, Albert Kamano, professeur d’ECM et de géographie au collège de Mamouroudou, est en situation de classe. Il se dit surpris de ne pas voir son nom sur cette liste, étant donné qu’il a suivi toutes les étapes de cette évaluation.
« J’ai suivi toutes les étapes du concours avec succès. Mais à ma grande surprise, je ne retrouve pas mon nom sur la liste des admis. Pourquoi ? Je suis à 140 kilomètres de Kankan, j’ai sacrifié toutes mes activités pendant six ans. Je suis isolé en brousse, je ne viens même pas en ville pour voir ma famille. J’ai tout perdu, je n’ai pas de capital pour faire du commerce, je ne fais que de l’enseignement. Et voilà ce qui arrive. Où va ce pays ? Je suis vraiment désespéré, si c’était possible, je préfère même laisser la vie là », a-t-il laissé entendre.
Il faut noter que depuis la publication de ce résultat, des voix s’élèvent un peu partout dans la région administrative de Kankan. Le ministère du Travail et de la Fonction Publique reviendra-t-il sur la situation des non admis ? Attendons de voir !
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com