Grogne en vue dans l’enseignement supérieur guinéen ? « Je n’ai jamais vu un écart de salaire lié à la nationalité » (Dr Théodore)
Vraisemblablement, ils en ont gros sur le cœur par rapport au traitement salarial qui leur est réservé par les autorités en charge de l’Enseignement Supérieur en Guinée. En effet, ils sont au total 50 docteurs PHD de nationalité guinéenne qui ont été recrutés au même titre que les 106 autres étrangers pour qualifier l’Enseignement Supérieur dans le pays. Cependant, ils déplorent le fait qu’ils ne soient pas payés depuis octobre dernier.
Ils ont fait part de leur ras-le-bol ce mercredi, 22 juin 2025 lors d’une conférence de presse. « Nous avions alerté les autorités que si notre situation n’était pas réglée, nous serions dans l’obligation d’arrêter nos charges d’enseignement au sein des universités. Cette obligation d’arrêter ces charges d’enseignement là a été rendue effective au 15 janvier 2025. Nous les 50 enseignants recrutés au cours de ce processus là avons arrêté d’enseigner au sein de nos institutions d’enseignement supérieur respectives. Je maîtrise moins le calendrier de nos collègues étrangers, mais ce que je sais, c’est qu’il y aurait une information selon laquelle ils ont été payés pour quelques mois qu’ils ont passé à enseigner dans nos universités »On voulait avoir 150 Guinéens titulaires de doctorat pour être recrutés dans l’enseignement supérieur. Mais le processus a démontré que nous n’avons pas 150 titulaires de doctorat actuellement dans le système. On a pu trouver 57, mais si on réduit encore à 50, le déficit devient encore plus remarqué. On n’est pas nombreux à détenir un doctorat, mais ceux qui en ont, il ne faut pas les exclure du processus. Ce n’est pas uniquement le salaire qui nous préoccupe, mais nous avons plusieurs préoccupations. La première c’est que nous travaillons depuis octobre, on souhaiterait être payés parce que beaucoup vivent une situation compliquée aujourd’hui. Certains sont déplacés des pays lointains, y ont laissé leurs familles, ont dû s’installer et s’équiper, tout ce qui s’en suit. Donc si on travaille sans avoir accès à notre salaire ça devient compliqué, c’est un droit. En plus de cela, l’état salarial, il y a des grades. En tant qu’assistants, on est payés à 8 millions de francs guinéens. Et l’équivalent de notre diplôme ou de notre grade des étrangers c’est 28 millions de francs guinéens. Les 43 millions de francs guinéens, c’est pour des professeurs. Et un équivalent comme ça d’un Guinéen c’est 14 millions de francs guinéens. Dans plusieurs systèmes éducatifs dans le monde, je n’ai jamais vu un écart de salaire lié à la nationalité. Je vois qu’il y a un écart de salaire lié à l’expérience d’enseignement. Donc nos revendications c’est qu’on soit payés, que l’écart salarial soit annulé », dénonce Dr Siba Théodore Koropogui.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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