Dans les rues de la capitale guinéenne, un phénomène récurrent empoisonne la vie des habitants et défigure la ville : des montagnes d’ordures qui obstruent les trottoirs, bouchent les caniveaux et menacent la santé publique. Malgré les opérations coup de poing et les promesses, la capitale Conakry semble bel et bien prise en otage par ses déchets.

Chaque jour, environ 1 700 m3 d’ordures sont transférés à la décharge de Dar-es-salam, selon des responsables chargés de l’assainissement. Malgré ce chiffre, Conakry reste toujours coincé sous le poids des ordures, surtout pendant cette période de grandes pluies. Les déchets organiques et autres de tous genres envahissent les rues et certaines places publiques. Une situation qui agace des citoyens dont la plupart pointent du doigt « l’incapacité » des dirigeants.

Dans les quartiers Concasseur dans la commune de Ratoma, Dabondy et Château dans la commune de Gbessia, le constat reste accablant : caniveaux bouchés, bacs à ordures qui débordent et sachets plastiques éparpillés un peu partout. Une réalité triste qui s’impose au grand dam des citoyens qui déplorent que « les choses ne font qu’empirer » malgré les efforts annoncés.
« La poubelle est juste installée à l’entrée de notre concession. Imaginez notre souffrance. Nous, nous prenons les autorités pour responsables de cette situation parce que les conditions ne sont pas créées pour que ces ordures soient ramassées au moins une fois chaque trois jours, à défaut de le faire chaque jour. Honnêtement, nous souffrons beaucoup », s’alarme Mory Condé.

Le système de gestion des déchets, théoriquement basé sur trois maillons (pré collecte, transfert et décharge), est en panne. Selon un des gestionnaires d’une Zone de Tri et de Transfert (ZTT), la capacité de pré collecte est supérieure à celle du transfert. Il indique que les camions des communes sont souvent en panne ou manquent de carburant, laissant les déchets s’entasser pendant des jours, voire des semaines.

A Château rails, le retard accusé par les camions de ramassage a augmenté davantage le volume des ordures. Conséquences: une partie de la route qui mène vers l’aéroport est totalement obstruée lundi, 22 septembre 2025 à 14 heures.

Face à cette crise, la colère monte. Des chauffeurs de taxi comme Oumar Tely Diallo, pointent du doigt les comportements des citoyens qui « jettent leurs ordures sur la chaussée,. laissant même parfois les bacs à ordures ».
Pour de nombreux acteurs d’assainissement, la solution passe par une réorganisation profonde du système. Pour ce faire, il s’agirait de doter les mairies des moyens logistiques nécessaires.
En attendant, les habitants de Conakry continuent de vivre au quotidien avec ces « montagnes d’ordures », dans l’attente d’une solution véritablement efficace et durable pour libérer leur ville.
Bah Mohamed pour Siaminfos.com
