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Des cas de morts pendant les manifs des Forces Vives: un défenseur des droits de l’homme tire au bazooka sur le CNRD

L’appel à manifester des Forces Vives de Guinée les 10 et 11 mai dernier a été émaillé par des violences ayant entrainé des cas de morts. Selon le bilan fourni par les organisateurs de ces manifestations, sept (07) citoyens ont perdu la vie dans certains quartiers de la commune de Ratoma. Une répression dite « meurtrière des Forces de défense et de sécurité » que condamnent des défenseurs des droits de l’homme en Guinée.

Pour Mamadou Kaly Diallo, activiste des droits de l’homme, cette tuerie lors des manifestations prouve à suffisance que la transition guinéenne est « mal gérée par le CNRD ».

« C’est une réaction d’indignation, je condamne avec la dernière énergie l’usage des armes létales pendant les manifestations sociopolitiques en République de Guinée. Ce qui est d’ailleurs en contradiction avec les règles et principes qui régissent les opérations de maintien et de rétablissement d’ordre public. On ne pouvait s’attendre mieux parce que quand on réquisitionne l’armée qui n’est pas outillée dans le cadre du maintien d’ordre, il faut forcément s’attendre à des conséquences collatérales pendant ces opérations. J’ai envie de rappeler en toute démocratie que l’exercice de ces libertés doit être garantie. La jouissance de ces libertés fondamentales, la jouissance des droits fondamentaux, c’est quelque chose qui est universel. La charte même que la junte nous a imposée en son article 8, reconnaît la jouissance de ces droits civiques, de ces droits politiques, de ces libertés fondamentales aux citoyens. On va dire peut-être qu’on est en période d’exception non, c’est une universalité. En matière de principe des droits de l’homme, c’est qu’aucune situation d’exception ou d’urgence ne doit justifier les violations des droits de l’homme.  Même si le porte-parole du gouvernement a tendance à l’oublier, c’est que les manifestations sont systématiquement interdites depuis l’arrivée de la junte. Et d’ailleurs l’interdiction de ces manifestations-là est source de conflits », réagit cet activiste des droits de l’homme, qui estime d’ailleurs que le chef de la junte guinéenne n’est plus dans l’application même de son discours de prise de pouvoir.

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« Si nous prenons le discours tenu le 5 septembre 2021, nous luttons contre l’instrumentation de la justice, les violations des droits de l’homme, les tueries. Mais, moi j’ai envie de dire que la justice est dans le deux poids, deux mesures. C’est une justice à double vitesse. Pour preuve, on vient de libérer les Foniké Mengué et autres et vous avez vu comment ça a été fait. Ensuite, la journée seulement du mercredi 10 mai 2023, les forces vives de Guinée annoncent 7 personnes tuées pendant les manifestations. Alors que lors de la prise du pouvoir sur le plateau de la RTG, en tenant l’un des premiers discours, il (Mamadi Doumbouya ndlr) avait dit qu’on a trop violé la Guinée, que maintenant il faut faire l’amour à la Guinée. Faire l’amour à la Guinée, c’est faire l’amour aux citoyens guinéens. Disons que c’est de respecter la vie humaine, c’est l’une des caractéristiques essentielles de la déclaration universelle des droits de l’homme », déclare Mamadou Kaly Diallo, qui juge catastrophique la gestion du CNRD.

« Elle est catastrophique, elle se caractérise par un manque de dialogue sincère entre les acteurs sociopolitiques essentiels et par un constat répétitif et systématique de violation des droits de l’homme. Et d’ailleurs ce qui est même une nouveauté catastrophique avec ce régime là en matière des droits de l’homme. Pendant les régimes précédents, il y avait cette garantie d’impunité, l’usage à balle réelle, l’usage disproportionné de la force pendant les opérations de maintien d’ordre par les forces de sécurité », dit-il.

 

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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