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Bras de fer entre Charles Wright et Dr Bernard Goumou : Fayimba Mara surpris du « manque de coordination au plus haut sommet de l’État » 

Depuis quelques jours, nous assistons à un bras de fer entre le ministre de la Justice et le Premier ministre chef du gouvernement. Alphonse Charles Wright et Dr Bernard Gomou semblent ne pas s’entendre sur les multiples injonctions émises par le Garde des Sceaux contre certains cadres de l’administration publique. Dr Bernard Goumou déplore cette démarche qui, selon lui, risque de perturber le fonctionnement de l’administration et ordonne la suspension des injonctions. Chose que le ministre de la Justice semble ne pas accepter.

Pour Fayimba Mara, analyste politique, « il faut commencer par regretter la cacophonie au plus haut sommet de l’État. On aurait pas dû assister à ça. Il faut qu’on comprenne que nous sommes dans un processus de moralisation de la gestion des affaires publiques. Ce n’est pas la première. C’est la deuxième sortie musclée du ministre de la Justice. La première, c’était à l’endroit des DAAF. Cette deuxième sortie, on parle des DAAF mais aussi des maires dont les mandats sont expiré. Vous n’êtes pas sans savoir que certains maires ont commencé à quitter le pays sans l’accord des hautes autorités. Donc cela crée un climat d’insécurité. Cette montée du ministre de la Justice au créneau ne surprend guère. Ce qui peut surprendre, c’est peut-être le problème de coordination au plus haut sommet de l’État. On a toujours pensé à la solidarité gouvernementale. Aujourd’hui avec l’élévation du ministre de la Justice en ministre d’État, c’est déjà une très grande marque de confiance qu’il reçoit du président de la République et qui l’amène d’ailleurs à coordonner les actions d’un certain nombre de ministres. Pour nous les personnes ordinaires, on peut s’étonner pour dire qu’il y a de la cacophonie. Nous, nous savons que le ministre de la Justice est dans l’esprit de son président de la République », indique Fayimba Mara avant de poursuivre:

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« Ce qui peut étonner c’est la sortie du Premier ministre qui estime que l’action n’est pas coordonnée. Le ministre de la Justice devrait se référer au Premier ministre à travers un conseil interministériel. Ça n’a pas été fait, donc ce n’est pas coordonné. Une décision d’une telle envergure aurait dû requérir l’assentiment du conseil des ministres pour pouvoir l’exécuter. Le Premier ministre estime que ce n’est pas normal, c’est un manquement peut-être à son pouvoir de coordination. En lisant la réplique du ministre de la Justice, quelle que soit sa détermination, il ne prendra jamais un risque comme ça s’il n’a pas l’appui du plus haut sommet. C’est au Premier ministre de faire beaucoup attention et d’accepter de s’embarquer dans cette solidarité pour rester dans l’esprit de la refondation, de la moralisation des affaires présidentielles. Il faut qu’il évite de s’ériger en avocat de ces gestionnaires. C’est une piste très dangereuse. Il faut qu’il évite de marcher sur les braises », a dit l’analyste politique, qui attire l’attention du président de la République par rapport à cette situation qui prévaut:

« Que le président de la République accepte de trancher et d’arbitrer pour éviter que la barque ne chavire. Le Premier ministre doit comprendre que dans un gouvernement, dès qu’on commence à élever certains ministres en ministres d’État, c’est qu’on est en train de contribuer à l’effritement de sa zone de compétence. Parce qu’un ministre d’État, c’est un ministre qui est au dessus des ministres ordinaires et qui coordonne les actions d’un certain nombre de ministres. Le champ du Premier ministre se rétrécit avec l’élévation de certains ministres en ministres d’État », a fait savoir Fayimba Mara.

 

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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