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Candidature de Toumba Diakité rejetée? Ses avocats accusent le ministère de la Justice de l’avoir empêché de fournir son certificat médical

La Cour suprême a publié, samedi 8 novembre, la liste provisoire des candidats retenus pour l’élection présidentielle du 28 décembre. Une absence y figure notablement : celle d’Aboubacar Sidiki Diakité, dit Toumba, dont la candidature a été rejetée. Son collectif d’avocats accuse le Ministère de la Justice d’avoir empêché la validation du dossier en bloquant l’obtention d’un document obligatoire.

Dirigeant du Parti pour la Réconciliation et le Travail (PRT) et actuellement détenu dans le cadre du procès des événements du 28 septembre 2009, Toumba Diakité a vu son dossier écarté pour un motif précis. Selon son avocat, Me Paul Yomba Kourouma, le dossier était complet à l’exception du certificat d’aptitude médicale, une pièce requise pour attester que le candidat « jouit de toutes ses facultés physiques et mentales ».

Me Kourouma a expliqué, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Conakry, que le Collège médical attendait son client pour effectuer les examens. Cependant, le ministère de la Justice s’y serait opposé. « Le Collège médical attendait Toumba, mais le ministère de la Justice s’est opposé à sa présentation », a-t-il affirmé, qualifiant cet acte d’« entrave administrative ».

L’avocat a précisé que la veille de la visite médicale prévue, le Ministère de la Justice a adressé une lettre en fin de soirée à un des conseils de la défense. Celui-ci s’y serait déclaré « pas compétent en la matière », renvoyant la responsabilité sur le président de la chambre criminelle de la Cour d’appel de Conakry. Pour le collectif d’avocats, cette manœuvre « dilatoire » a rendu impossible la tenue de l’examen dans les délais impartis par la procédure électorale.

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« Le ministre, en tant que chef du parquet, ne pouvait ignorer cela », a insisté Me Kourouma, soulignant que son client « n’a pas été empêché par la Cour suprême, ni par le chef de l’État, encore moins par le ministère de l’Administration du territoire, mais bien par le département de la Justice ».

Par ailleurs, le cas de Toumba Diakité illustre les difficultés concrètes liées à l’exercice des droits civiques pour les personnes incarcérées. Malgré sa détention, l’ancien aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara a pu créer son parti politique, obtenir son agrément et, selon ses avocats, implanter « plus de 360 bureaux à travers le pays ».

Le collectif d’avocats a annoncé avoir introduit un recours devant la Cour suprême. Ils appellent les juges à « rétablir le droit », en considérant que leur client n’a pas refusé de se soumettre à la visite médicale, mais en a été empêché par l’administration.

La Cour suprême dispose de 48 heures pour examiner les recours déposés par les candidats recalés avant de publier la liste définitive des candidats, prévue le 13 novembre.

En attendant ce verdict, l’affaire soulève des questions fondamentales sur l’égalité d’accès au processus électoral et les obligations de l’État envers les personnes détenues. « L’État ne peut pas se prévaloir de sa propre turpitude », a conclu Me Kourouma, invoquant un principe juridique bien établi.

Siaminfos.com

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