Censure des médias et détention de Pendessa: l’antenne régionale du SPPG Kankan tire au bazooka sur les patrons de médias
La levée de la restriction des médias, de la connexion et la libération de Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG, sont des sujets qui tiennent toujours à cœur les journalistes de Nabaya. Ce mardi, ils ont animé un point de presse pour débattre de ce sujet. Dans sa prise de parole, le secrétaire général du SPPG antenne de Kankan a pointé un doigt accusateur aux patrons de médias. Pour Michel Pivi, ces derniers n’ont pas été francs avec le syndicat dans cette lutte.
« C’est avec le cœur serré que je prends la parole ce matin devant mes confrères, dans la mesure où le premier secrétaire général du SPPG est en détention illégale. Cela fait aujourd’hui 25 jours qu’il est en prison, un père de famille. Si le syndicat qui est censé défendre l’intérêt des journalistes, est menacé à ce niveau. Comment nous autres allons faire ? Mais quand nous remontons un peu dans le temps, on peut dire que le syndicat a été trahi par les patrons de médias. Le syndicat n’était pas du tout au courant que les patrons devaient de l’argent à l’État. Il y a des médias qui doivent jusqu’à plus de 300 millions à l’État. Lorsque camarade Sékou Jamal Pendessa a été arrêté le 19 janvier 2024, c’est là-bas que nous avons su qu’il y avait quelque chose entre ces patrons et l’État. Mais s’ils avaient au moins informé le syndicat, peut-être que la méthode de lutte aurait été changée », dit-il.
De son côté, le président des journalistes de Kankan est revenu sur les difficultés auxquelles les journalistes sont confrontés depuis le début de la censure des médias.
« Depuis que les autorités de la transition se sont inscrites dans la logique de museler la presse, aujourd’hui, j’avoue que nous sommes au bord de l’abîme. Parce que nous n’avons pas de revenus, nous ne pouvons même pas actuellement supporter les charges. Cela signifie tout simplement que nous traversons un moment extrêmement difficile. Lorsque vous prenez la situation des médias aujourd’hui, c’est vraiment compliqué, mais nous n’avions pas pensé que ce régime pouvait traiter les médias de la sorte. Aujourd’hui, les médias ont perdu leurs partenaires. Avec le pouvoir d’Alpha Condé, certains médias avaient certes eu des problèmes, mais les choses n’étaient pas arrivées à ce niveau. Il faudrait que les autorités comprennent que nous ne sommes les ennemis de personne. Nous ne pouvons digérer cette pratique, nous sommes aussi des pères de famille. Cette affaire de sécurité nationale dont on parle, en quoi sommes-nous une menace pour la sécurité nationale ? », s’est-il interrogé.
Kankan, Pathé Sangaré pour Siaminfos.com