Charles Wright : Comment le budget des 24 milliards gnf pour l’organisation du procès du 28 septembre a été utilisé ?
Alors que des soupçons de détournement des fonds destinés à l’organisation du procès du massacre du 28 septembre 2009 prête à débat au sein de l’opinion, le ministre de la Justice et des droits de l’homme décide de briser le silence et apporter des précisions. A l’occasion d’une conférence de presse animée mercredi, 17 mai 2023 au sein de son département, Alphonse Charles Wright a apporté des détails sur l’utilisation de ce budget.
A l’entame de sa communication, le Garde des Sceaux a fait savoir qu’un budget prévisionnel de 24 milliards 205 millions de francs guinéens avait été mobilisé par le gouvernement pour l’organisation de ce procès qui était tant attendu. Ce montant était prévu pour la période de septembre 2022, date de l’ouverture du procès, au mois de mai 2023.
Mais comment est-ce que ce montant a été utilisé ? « Cette somme a été répartie comme suit : 11 milliards de francs guinéens ont été destinés au fonds spécial pour l’indemnisation des victimes sur fonds propres. Ce montant est statique, il est au niveau du compte de la Banque Centrale. Si vous faites la soustraction de ce montant de 11 milliards par rapport au montant mobilisé, vous avez 13 milliards 105 millions de francs guinéens destinés au fonds spécial pour l’organisation du procès. Là aussi, le montant vient du budget national de développement. Aujourd’hui, le solde de ce montant qui se trouve à la Banque Centrale dans la rubrique fonds spécial pour l’organisation de ce procès est de 38 millions 456 mille 100 francs guinéens. (…) Au-delà de ce montant, il y a eu une contribution du consulat d’Autriche en République de Guinée à hauteur de 100 millions de francs guinéens », a-t-il laissé entendre.
Alors, comment les 13 milliards et quelques francs guinéens de la rubrique organisation du procès ont été dépensés ?
« Ce montant a été reparti comme suit : les dépenses liées à la sécurisation du procès, 6 milliards 441 millions 335 mille 429 francs guinéens. La sécurisation, elle seule, absorbait 50% du montant de l’organisation du procès. Comment ces 6 milliards ont aussi été utilisés ? Il nous a été dit pour une question de sécurisation du procès, il faut la gendarmerie et police, il faut au moins 750 hommes. Il fallait aussi prendre le nombre de véhicules, 65 je crois. Et pour le simple carburant de ces véhicules, ça coûtait à l’unité de gestion 400 et quelques millions par semaine. Simplement le carburant. Au-delà de ça, les agents devaient recevoir des primes. A la date du 09 février 2023, les dépenses effectuées pour la sécurisation du procès conformément au plan du travail fourni par la commission de sécurité se chiffrent à 5 milliards 917 millions 158 mille 429 francs guinéens répartis comme suit : Primes d’alimentation, 4 milliards 707 millions 900 mille francs guinéens; Achat de carburant pour 53 véhicules, 372 millions 468 mille francs guinéens », a détaillé Alphonse Charles Wright.
A cela s’ajoute, dit-il, « les primes d’installation et d’accompagnement de 19 magistrats chargés du procès pour 370 millions. Primes et indemnités des membres du comité de pilotage, 175 millions. Primes des membres du comité technique, 396 millions. Primes des membres du UGB, 284 millions. Primes des membres de la cellule de communication, 186 millions. Primes d’indemnités des magistrats pour le mois de septembre et octobre, 675 millions. Primes des journalistes de la RTG,[…]», a-t-il expliqué.
Constatant une rareté des ressources face aux charges élevées, le ministre de la justice dit avoir pensé à un autre plan financier pour minimiser les dépenses. Ce qui l’amène à demander un nouveau plan financier aux différentes commissions. C’est dans cette optique, dit Charles Wright, il a bloqué les primes des membres du comité de pilotage et a renversé sa prime en tant que président du comité de pilotage aux gardes pénitentiaires.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com