Conakry : Tout savoir sur le fonctionnement des Zones de Transit et de Tri des ordures dans les cinq communes
Dans le cadre de la professionnalisation de la gestion des déchets en Guinée, l’union européenne à travers Enabel collabore avec l’État guinéen. Sur financement de l’institution, des Zones de Transit et de Tri des ordures (ZTT) sont construites à travers la capitale et d’autres en construction. Même si peu sont opérationnelles pour le moment, les acteurs du secteur sont unanimes que c’est un cadre de travail idéal.
Pour parler de ces ZTT, notre reporter est allé à la rencontre du président de la coordination nationale des acteurs de l’assainissement de Guinée, qui est d’entrée, revenu sur leur organisation dans le travail.
« Dans la commune de Matam, y a deux ZTT qui sont opérationnelles, Dixinn une ZTT opérationnelle et dans la commune de Matoto, y a une ZTT opérationnelle et deux qui sont prêtes mais qui ne sont pas pour le moment opérationnelles. Dans la commune de Ratoma, y a 5 ZTT, dont 4 opérationnelles. A Kaloum, y a pas de ZTT opérationnelle mais en construction. C’est une nouvelle expérience pour nous acteurs de l’assainissement à partir du moment où c’est une première en Guinée. C’est un cadre de travail idéal pour les PME de pré-collecte », a fait savoir Sékou Keïta.
Mais comment les acteurs sont organisés dans le travail au niveau des Zones de Transit et de Tri des ordures ? Sékou Keïta apporte des détails.
« Dans les ZTT, toutes les PME qui ont des contrats avec les différentes communes sont autorisées à dépoter les déchets. C’est les motos tricycles qui doivent rentrer dans les ZTT, pas des camions. C’est payant, pour le moment c’est 10 000 francs guinéens à Matam, Dixinn, Matoto. Le dépotage par tricycles, c’est 7500 francs guinéens à Ratoma. Une fois les déchets à la ZTT, vous vous présentez au pointeur, il vous pointe, vous payez l’argent, vous montez sur la rampe où y a une table de tri. À ce niveau, y a les trieurs précédents au tri. Y a trois bacs à ordures. Le premier, on met les déchets organiques triés, les deux autres on met les déchets qui ne sont pas recyclables pour la décharge. Les déchets organiques triés sont acheminés vers le site de compostage. Les déchets plastiques sont gardés à la ZTT où ils sont revendus. C’est avec les recettes de ces déchets que les travailleurs des ZTT sont payés et on envoie une partie dans les différentes communes », explique le président de la coordination nationale des acteurs d’assainissement de Guinée.
Dans ces Zone de Transit et de Tri des ordures, les acteurs de l’assainissement rencontrent plusieurs problèmes, selon le président de la coordination nationale des acteurs d’assainissement de Guinée.
« Y a les populations qui envoient les déchets là-bas, ce qui n’est pas autorisé. Ce sont uniquement les PME qui ont des contrats avec les communes qui doivent dépoter dans les ZTT. Y a aussi le manque de transfert. L’opérateur en charge du transfert ne fait pas son travail. Dans le schéma directeur de l’assainissement en République de Guinée, y a la pré-collecte, le transfert et la gestion de la décharge. C’est une chaîne. Quand un seul segment ne fonctionne pas, ça affecte toute la chaîne, c’est le cas actuellement du transfert. Albayrak qui a actuellement le contrat du transfert, ça ne fonctionne pas comme ça se doit. C’est pourquoi dans les ZTT, vous pouvez voir les motos tricycles remplies de déchets qui peuvent faire dès fois 72 heures arrêtées simplement parce que Albayrak n’exécute pas correctement son contrat qu’il a signé avec l’État guinéen. Ça nous fatigue de nos jours. Ça joue sur toute la chaîne. Dans ça, on ne peut pas voir la performance des PME de pré-collecte mais aussi de la société qui gère la décharge », indique Sékou Keïta.
Au-delà de la pré-collecte des déchets, les acteurs de l’assainissement sollicitent la gestion des trois segments de la chaîne: la pré-collecte, le transfert et la gestion de la décharge.
« À la CONAAG, nous souhaitons que la mauvaise gestion des déchets soit un souvenir lointain pour les acteurs mais également les populations. C’est pourquoi nous nous sommes organisés pour maîtriser la pré-collecte. Aujourd’hui, la pré-collecte est maîtrisée et y a beaucoup d’éléments de gestion que nous avons réussi à mettre en place dans le cadre de la professionnalisation. Si nous avons l’accompagnement de l’État, je pense qu’on peut mieux maîtriser la gestion des ordures à notre niveau. Nos ambitions, grandir, récupérer les deux autres mayons de la chaîne. Pour être autonomes, nous voulons avoir la mainmise sur le transfert et même la gestion de la décharge parce que quand Albayrak a des difficultés, forcément, nous on doit avoir des difficultés. C’est pourquoi, nous demandons à l’État de nous donner le transfert, aussi à la longue la gestion de la décharge. On peut le faire, y a pas de baguette magique pour ça, il suffit de mettre un bon planning en place et une politique d’entretien du matériel de travail », affirme cet acteur de l’assainissement.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com