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CRIEF : A la barre, Damaro Camara étale « tous ses biens » et rejette toute accusation d’enrichissement illicite

Outre le détournement de deniers publics, les faits d’enrichissement illicite et prise d’intérêt illégal font partie des accusations portées contre l’ancien président de l’Assemblée nationale. A l’audience de la chambre de jugement de la CRIEF de ce lundi, 9 octobre 2023, Amadou Damaro Camara a été amené à justifier ses biens.

A la barre, l’ex président de la neuvième législature a fait savoir qu’il n’a pas un train de vie particulier. Il a tenu à expliquer tout d’abord comment il a tenté sans succès de créer une Banque commerciale à travers ses propres économies.

« J’ai travaillé à la Banque centrale jusqu’en 85. J’ai été arrêté lors du coup de Diarra Traoré, j’ai été détenu pendant trois ans et demi. A ma sortie, je n’étais plus éligible à la fonction publique malgré la demande de certains ministres. J’ai dû vendre quelques biens de ma famille, ce que ma maman avait pour pouvoir fonder une Banque avec des partenaires américains. Cette Banque devrait être en 92, 93, 94, la quatrième Banque privée en Guinée. L’actuel siège de la succursale principale de la banque centrale, c’est mon équipe qui l’a mis dans cet état. On nous a donné l’agrément, on nous a donné le bâtiment mais on ne nous a jamais autorisé de démarrer les opérations. Quand ce projet a été boycotté, j’ai pris l’hôtel Kaloum pour en faire un hôtel moderne. Et quand on l’a cassé, c’est nous qui avions mis l’hôtel dans cet état. Et ça aussi, on a eu toutes les difficultés à faire démarrer », a-t-il laissé entendre.

Après le boycott de ce projet, dit l’ex président de l’Assemblée nationale, il a décidé de déménager aux États-Unis en 96 avec ses huit (8) enfants à l’époque.

« J’y ai travaillé jusqu’en mars 2010 quand j’ai été pris pour être membre du CNT jusqu’à décembre 2013 où j’ai été élu député. J’ai été député pendant les 6ans de la huitième législature. J’avais mon revenu mais mon salaire de député, les 900 millions comme salaire pendant 6 ans, j’ai cassé l’école primaire de Kérouané où j’ai commencé de lire pour la reconstruire dans son style colonial et j’ai été aidé par deux autres ressortissants. Je n’ai jamais géré un fonds public en Guinée depuis que j’ai quitté la Banque centrale il y a 38 ans. Et 15 de ces années, j’étais aux États Unis. Je ne sais pas en quoi je peux m’enrichir de manière illicite », a-t-il martelé à la barre.

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Plus loin, Amadou Damaro Camara a justifié l’obtention de ses différentes habitations à Conakry et à l’intérieur du pays. Des concessions qui, selon lui, ont été construites avec l’apport de ses épouses, ses enfants et les membres de sa famille.

« J’ai une concession à Matoto que j’ai commencée à construire en 1993, elle n’est toujours pas terminée. J’avais la concession de la Minière que j’ai commencé à construire depuis que j’étais aux États Unis avec la permission, l’autorisation du service du patrimoine bâti. Et quand je suis venu pendant que j’étais au CNT, les économies avec lesquelles je suis venu des États Unis, j’ai demandé à faire un bail de 65 ans, j’ai investi un peu plus de 3 milliards là-bas quand j’étais encore au CNT. C’est de là-bas qu’on m’a expulsé en 72 heures sans préavis. J’ai une concession inachevée aussi à Kankan. J’ai une maison à Kérouané et la maison familiale, la construction de mon papa à N’Zérékoré. Donc chacune des maisons était construite avec l’apport des épouses, des enfants… Sur les 13 enfants, j’ai 8 qui sont des universitaires, qui travaillent et aucun à la fonction publique », a indiqué l’ex parlementaire.

 

Depuis la CRIEF, Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com

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