Démocratie africaine : « Les réformes institutionnelles du début des années 90…ont atteint leur limite » (Bah Oury)
Le continent africain, notamment l’Afrique de l’ouest connaît depuis 2020, une instabilité politique grandissante. Le Mali, par deux fois (août 2020 et mai 2021), la Guinée en septembre 2021, le Burkina Faso en janvier 2022, ont connu des coups d’État militaires. L’actuel président de la Guinée Bissau a aussi failli être renversé en février 2022. Depuis quelques jours, le Sénégal est également secoué par de graves violences politiques.
Cette situation amène le président du parti Union des Démocrates pour la Renaissance de la Guinée (UDRG) à réfléchir sur l’efficacité de la démocratie africaine, notamment celle de l’Afrique de l’ouest.
Pour Bah Oury, « l’Afrique de l’ouest est en panne. Les réformes institutionnelles du début des années 90 dans la foulée des conférences nationales avec la généralisation du multipartisme et la fin du parti unique ont atteint leur limite. La démocratie formelle est dans une profonde crise », a-t-il estimé.
La seule alternative réaliste, dit le président de l’UDRG, « est de redescendre sur terre, se remettre en question et développer des démarches de réinvention des pratiques démocratiques en privilégiant les attentes et les besoins des populations les plus économiquement fragiles. C’est alors ainsi que l’espoir peu renaître et la confiance en l’Etat pourra revivre. Les temps actuels sont pleins de défis. Un nouveau leadership africain, pragmatique, inventif, tourné vers la modernité et le rassemblement est une nécessité absolue », a dit Bah Oury.
Pour certains observateurs, les défis liés au terrorisme, l’absence d’une bonne gouvernance, la volonté des dirigeants de ces pays à s’éterniser au pouvoir sont entre autres les raisons de ces soubresauts politiques.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com