M’bani Sidibé titille la ministre Charlotte Daffé : << On pensait qu'elle allait se concentrer sur le prix et l'accès du poisson >>
La ministre de la Pêche devant les conseillers nationaux de la transition le jeudi dernier, a donné des explications pour justifier la rareté du poisson sur le marché guinéen. Selon Charlotte Daffé, la crise du poisson sur le marché s’explique par la croissance démographique de la population. Une sortie qui n’est pas du goût du président de l’Union pour la défense des consommateurs.
Interrogé ce lundi, 03 avril, 2023, M’bani Sidibé se dit surpris d’entendre de tels propos de la part d’une ministre.
<< Nous avons suivi la déclaration de madame la ministre de la Pêche, de l’Aquaculture et de l’Économie Maritime. Mais lorsque vous écoutez sa déclaration, vous vous rendrez compte que la ministre n’a plus de mesures. Parce que quand on vous dit que la rareté du poisson est due à autre chose que la non réglementation du prix, vraiment c’est révoltant et inquiétant pour notre pays. Nous nous pensons que la ministre doit beaucoup s’intéresser à la réglementation du prix du poisson, en le fixant par kilogramme et en tenant compte de la qualité du poids >>, a-t-il indiqué d’entrée avant de tenter de démonter les arguments de la ministre en ces termes :
<<L’accroissement de la population ou le fait que ces cadres ne sont pas formés ne peut pas protéger le consommateur. En tant que consommateur, nous voulons avoir des poissons de bonne qualité, surtout que Conakry est entouré de la mère. Nous sommes très surpris de constater qu’en Guinée aujourd’hui on ne trouve pas de bons poissons. Tous les poissons de bonne qualité sont les poissons exportés. Elle a pris la décision d’interdiction d’exportation du poisson, mais jusqu’ici le problème n’est pas résolu, parce que le prix du poisson reste encore très cher>>, a-t-il fait remarquer.
Pour lui, tout le problème pour expliquer la rareté du poisson sur le marché guinéen, tourne au tour de la fixation du prix et de la prise de décisions managériales.
<< Parce qu’en tant que première responsable, on pensait qu’elle allait se concentrer sur le prix et l’accès du poisson. Parce que le consommateur de Guinée n’a pas accès à des poisons de qualité et avec un prix raisonnable, ça c’est une préoccupation. Donc on pensait qu’aujourd’hui, il faut travailler au niveau de la pêche artisanale et au niveau de la pêche industrielle pour que le consommateur soit satisfait >>, indique-t-il.
Pour finir, le président de l’Union pour la défense des consommateurs de Guinée regrette le fait qu’il n’y a plus de concurrence dans le secteur de la pêche en Guinée. En ce qui concerne la fixation du prix du poisson, il demande à la ministre Charlotte Daffé de travailler en commun accord avec son homologue du Commerce pour le bien être des consommateurs.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com