Des pêcheurs victimes d’éruption cutanée en haute mer : « Les produits halieutiques ne sont pas incriminés », rassure le Ministère de la Pêche
Des pêcheurs artisanaux des ports de Bonfi et de Gbèssia ont été récemment victimes d’éruption cutanée, en haute mer. Aux dires de ces pêcheurs, ces éruptions cutanées seraient causées par un liquide jaunâtre qu’ils ont rencontré en haute mer pendant leurs différentes sorties de pêche.
Depuis lors, les citoyens se demandent si les poissons déversés sur le marché pour consommation ne sont pas aussi contaminés.
Interrogé par notre rédaction, Ousmane Tagbè Camara, Directeur général du Centre national des sciences halieutiques de Boussoura affirme que ce cas similaire de contamination avait eu lieu au Sénégal il y a quelques mois.
« Les gens, ils prennent toujours le devant. Quand la situation là, on s’est renseigné, il y a plusieurs dispositions qui sont prises déjà. Dès que la situation s’est posée, on a consigné toute la capture, c’est-à dire tout ce que ces pêcheurs-là ont attrapé, on a consigné, bien qu’ils avaient revendu une partie, mais tout ce qu’on a trouvé, on a consigné pour des fins d’analyses. Ce phénomène-là n’a pas commencé hier, ça fait 2 à 3 semaines que ce phénomène existe, les gens n’avaient pas déclaré. Et on a eu aucun danger par rapport à la consommation des poissons. Après les enquêtes, il y a eu plusieurs hypothèses. Ce cas pareil, il y a 6 à 8 mois est arrivé au Sénégal aussi. J’ai parlé avec Patrice de l’IRD qui est le conseiller de mon homologue directeur du centre de recherche de Dakar qui m’a dit qu’il y a 6 à 8 mois de cela, ils ont une situation comme, mais par rapport à la consommation, il n’y a pas eu de problèmes, c’est juste des réactions cutanées des pêcheurs. Ici aussi, depuis que ça commencé c’est des réactions cutanées que nous enregistrons (…) On a pris quelques échantillons que nous avons envoyé au laboratoire du CERE et Guinéo Allemand », a-t-il déclaré avant d’inviter la population à ne pas céder à la panique et à la désinformation.
Pour sa part, Ismaël Dramé, Chef de département contrôle qualité de l’Office national de santé des produits de pêche et d’aquaculture, a indiqué que cette maladie n’est pas pour le moment contagieuse, mais ils attendent tout de même la conclusion des résultats des tests.
« Il y a eu une zone inondée par cette couche jaunâtre que les pêcheurs ont rencontrée qui a créé des problèmes de brûlures, donc l’éruption cutanée sur les pêcheurs, mais ce n’est pas contagieux. Cette maladie n’est pas contagieuse entre homme à homme. Et depuis qu’on a appris la nouvelle, des inspecteurs sont sur le terrain et continuent à faire des contrôles renforcés et puis on a procédé à des prélèvements et analyses qui sont en cours », a-t-il laissé entendre.
Mais, ajoute Ismaël Dramé, « rien ne dit actuellement que ces produits halieutiques sont incriminés. Nous rassurons pour le moment, par rapport à tout ce qui a été pris comme dispositions, les contrôles et les remarques effectués avec même sur certaines personnes qui ont consommé, il n’y a pas eu de contamination, il n’y a pas eu de plaintes. Les inspecteurs sont au niveau de tous les débarcadères, nous sommes en train de recenser toutes les personnes qui sont infectées et nous contrôlons la situation. (…) Heureusement, ceux qui ont utilisé l’eau et qui ont eu ce problème, s’ils suivent un traitement, ça cesse. Donc, il n’y a pas de mal à ce point, les produits ne sont pas incriminés », a rassuré notre interlocuteur.
En ce qui concerne l’origine de ce liquide jaunâtre qui serait la cause de ces éruptions cutanées sur les pêcheurs, le Chef de département contrôle qualité de l’Office national de santé des produits de pêche et d’aquaculture nous confie qu’il reste encore méconnu. Mais, dit-il, des analyses sont en cours et les résultats pourraient être connus à partir du lundi prochain.
« On a envoyé une commission mixte en haute mer pour faire le constat. Réellement, il y a cette couche jaunâtre là-dessus. On dirait que c’est déversé en mer, mais on ne peut pas pour le moment dire c’est tel produit par rapport à beaucoup de choses, il faut qu’on termine les analyses pour qu’on puisse dire c’est tel élément qui a été déversé sur cette eau et qui est en train de faire du mal », a martelé Ismaël Dramé.
Par ailleurs, notre interlocuteur invite les pêcheurs à s’éloigner pour le moment de cette zone incriminée en haute mer en attendant que l’origine de ce liquide jaunâtre ne soit identifiée.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour Siaminfos.com