Aux yeux de bon nombre d’observateurs, l’armée guinéenne fait face actuellement à une division en son sein. Pour cause, plusieurs décisions prises ces derniers temps par le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, prêtent à débat au sein de l’opinion. De la dissolution de deux bataillons au limogeage du commandant du Centre d’entraînement aux opérations de maintien de la paix (CEOMP) de Samoreyah, en passant par celui du chef d’état-major général des armées en l’espace de quelques jours, des spéculations vont bon train.
Pour Makanera Kaké, c’est une division qui n’a pas lieu d’être : « Nous n’avons aucun intérêt aujourd’hui même si tous les ministres étaient renvoyés, si la situation ne change pas, le peuple va gagner quoi ? Le seul conseil qu’on doit leur donner, c’est qu’ils s’entendent entre eux pour qu’il y ait entente entre eux et nous. Notre volonté aujourd’hui, c’est comment aller vers la fin de la transition. S’il y a tensions entre eux et nous, et entre eux là-bas, est-ce que la transition peut être facilitée ? Je leur conseille de passer une couche sur tout ce qui s’est passé pour sauver la transition. Ce qui les unie, s’ils se battent sincèrement pour une transition apaisée, pour le retour à l’ordre constitutionnel, pour le peuple, cette lutte est plus importante que ce qui peut les opposer. Aujourd’hui, ce que je souhaite, ce n’est pas de limoger un ministre ou un général », a-t-il martelé avant de poursuivre :
« L’important, c’est leur entente et la confiance entre eux. Cette confiance est plus importante que n’importe quel autre poste. Le poste est important, mais le rapport entre le président et celui qui est nommé est plus important que le poste. Le président peut créer un poste aujourd’hui même qui n’existait pas. Mais s’il lui accorde toute sa confiance, comme ce fut le cas antérieurement, il sera consolé et la transition va se remettre sur les rails et nous allons rapidement vers le retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il indiqué sur les ondes de Djoma TV.
D’ores-et-déjà, des rumeurs faisant état de l’arrestation de l’ex chef d’état-major général des forces armées guinéennes, le Général de brigade Sadiba Koulibaly, alimentent encore les débats, même si le ministre de la Défense nationale y a apporté un démenti catégorique.
De l’autre côté, il faut rappeler que le féticheur Möfa Sory Dounoh, ayant fait une prémonition sur la fin du pouvoir actuel dans moins d’un mois, reste droit dans ses bottes, « Je signe et persiste qu’un seul jour ne va s’ajouter au délai », a-t-il martelé vendredi, chez nos confrères de la radio Espace.
Mohamed Lamine Souaré pour siaminfos.com