Empêché de quitter le pays, Ibrahima Diallo dans tous ses états : « C’est une décision injustifiée et illégale…»
Après sa sortie de prison il y a quelques jours, Ibrahima Diallo, responsable des opérations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), devait s’en voler ce jeudi matin pour Niamey, où il est invité au forum sur la « restriction de l’espace civique en Afrique ». Comme il fallait s’y attendre, Ibrahima Diallo a été empêché de quitter le territoire national. Joint au téléphone ce jeudi, 1er juin 2023, il a pointé du doigt la junte guinéenne.
D’entrée, il est revenu sur les circonstances dans lesquelles il a été empêché de prendre son vol : « Mon vol était prévu ce matin à 6h 55 minutes. Je suis arrivé à l’aéroport à 5h 40 minutes, j’ai effectué les formalités au niveau de la compagnie. Ensuite, j’ai dépassé la douane. Arrivé à la police des frontières, c’est là où ils ont pris mon passeport, ils m’ont dit d’attendre pour se référer à leurs chefs hiérarchiques. Après vingt minutes, un policier est venu me voir pour m’informer que son chef lui a dit de m’installer au bureau en attendant qu’il se réfère aussi à son chef hiérarchique. Trente minutes plus tard, le policier est venu me remettre mon passeport et il a pris mon ticket de voyage, il m’a annoncé que ses chefs disent que je ne peux pas voyager, sans aucune décision de justice en main, sans aucune notification administrative pour étayer ma compréhension par rapport à ça », a-t-il expliqué.
Sans se voiler la face, Ibrahima Diallo dénonce une décision « injustifiée » et « illégale ». Par ailleurs, il rappelle qu’ils ne sont pas placés sous contrôle judiciaire : « J’ai appelé mes avocats pour leur demander de pouvoir mettre en mouvement une action en justice pour comprendre qui, effectivement, m’a empêché de voyager. Avant de le savoir, pour le moment, on ne peut qu’accuser la junte au pouvoir et le gouvernement. C’est une décision injustifiée, illégale. Le policier avec qui j’étais il a pris tout son temps pour appeler ses chefs vis versa. Je pense que c’est une décision qui vient de la haut parce qu’hier je n’ai pas manqué de le dire dans l’émission, sur FIM FM. On a été libérés sans condition, libres de nos mouvements. Si le gouvernement savait qu’on avait des restrictions de voyager, il fallait nous le notifier pour faire le l’économie des billets d’avion. C’est nous qui avons réclamé le procès. Le procureur général nous a dit qu’au moment venu, quand ils seront prêts, qu’on va aller se présenter librement. Donc, en soi, il n’y a aucune interdiction de voyager parce que j’ai mon passeport avec moi. La preuve est que le policier me l’a restitué. S’il y avait une décision d’interdiction, c’est vrai que mon passeport serait au parquet de Dixinn », a confié Ibrahima Diallo à nos confrères de FIM FM.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com