Labé : l’inspection régionale de la santé dresse le bilan de ses activités réalisées en 2023 et exprime un besoin urgent en personnel
En ce début d’année 2024, les autorités à tous les niveaux s’activent pour dresser le bilan des activités réalisées au cours de l’année écoulée. C’est dans ce cadre que Docteur Kassié Fangamou, Inspecteur régional de la santé de Labé a dressé son bilan. Dans un premier temps, notre interlocuteur a largement saisi l’opportunité pour parler de l’état des infrastructures sanitaires dans sa juridiction.
« Je voudrais tout d’abord dire que notre inspection régionale de la santé qui est l’organe de coordination des activités de la santé de la région, couvre les cinq préfectures avec une population estimée en 2023 à un million deux-cents quatre-vingt six mille neuf cent trente neuf habitants. Sur le plan infrastructurel, nous avons quand même eu quelques projets de construction et de rénovation de quelques infrastructures, notamment la construction du centre de santé amélioré de Dougountouny dans Mali. Le centre de santé amélioré de Koïn dans Tougué pour lesquels, les travaux avancent très bien. Nous avons aussi deux autres infrastructures qui sont en cours de réalisation, et pour lesquelles, les travaux ont retardé. Il s’agit du centre de santé amélioré de Teliré dans Mali et de Doghol Sigon. Mais une mission était déjà passée pour pouvoir relancer et finaliser ces infrastructures. Parallèlement, nous avons quelques défis en matière d’infrastructures sanitaires dans la région. Il s’agit des deux nouveaux centres de santé qui ont été intégrés en 2021 et 2023. Il s’agit du centre de santé rural de Badougoula et celui de Tarambaly érigé en centre de santé le 5 février 2023. Ces deux centres de santé ruraux ont besoin d’une infrastructure adaptée pour pouvoir répondre aux besoins de soins de santé primaire digne d’un centre de santé. Nous avons aussi d’autres centres de santé qui ont quand même besoin de construction et d’extension. Il s’agit du centre de santé de Kansaghil dans Tougué, qui depuis son intégration, n’a pas connu une amélioration en termes d’infrastructures, mais aussi quelques besoins d’équipements. En dehors de ça, les autres centres de santé ont bénéficié courant 2023, des équipements de la part de l’Etat et de nos partenaires techniques et financiers. Nous avons également bénéficié de deux autres infrastructures durant l’année 2023. Il s’agit du centre d’hémodialyse à l’hôpital régional de Labé qui est en cours dont les travaux se situent autour de 70 voir 75 %. Et l’unité de prise en charge des personnes vivantes avec le VIH dont les travaux sont complètement terminés. Et tout ce qui reste, c’est de meubler et de mettre en service cette infrastructure au bénéfice des populations. En 2023, il y a aussi eu la pose de la première pierre de l’hôpital régional à caractère universitaire de Labé. Tout ce qui reste maintenant, c’est le démarrage des activités. Sinon, toutes les études sont clauses. Le plan de mise en œuvre de ce chantier est déjà fait et on attend le démarrage qui va intervenir très bientôt sur ce site. Ce qui va permettre aux services de santé de prendre en charge certaines pathologies que nous ne sommes pas en mesure de prendre en charge dans la région. Il faut aussi dire que durant l’année, nous avons été confrontés à des cas d’épidémies, notamment la coqueluche dans les préfectures de Lelouma et Mali que nous avons réussie à éteindre. Il ya eu aussi une épidémie de rougeole dans la préfecture de Labé et précisément à Dara Labé que nos équipes ont réussi à maîtriser », a-t-il indiqué.
Durant l’année 2023, plusieurs activités ont été réalisées et qui vont non seulement dans le sens du renforcement des capacités du personnel, mais aussi l’organisation des campagnes d’intensification de la vaccination contre le Covid 19 et une campagne d’offre gratuite des services de planification familiale entre autres. Rencontré ce lundi par notre correspondant, l’inspecteur régional de la santé de Labé est revenu sur le bilan des activités réalisées par son service avant de faire évoquer les défis pour cette année 2024.
« Après avoir organisé ces activités, nous avons atteint un certain nombre d’indicateurs. Ce sont entre autres la disponibilité en médicaments essentiels mais aussi le taux de consultation prénatale numéro 4 pour les femmes enceintes où nous sommes passés de 58% en 2022 à 71% en 2023. Le taux d’accouchement assisté avec un objectif national de 70 % et la région de Labé est à 69%. Nous avons quelques défis auxquels nous avons été confrontés. Le premier, il s’agit de l’interférence des multiples activités des programmes et des projets. L’autre défi, c’est la disponibilité des ressources humaines. Nous sommes en insuffisance de resources humaines. Pour toutes les catégories confondues, nous avons besoin de 1 347 agents et aujourd’hui, nous évoluons avec 570 agents. Cela est dû à la mutation d’agents vers la zone de Conakry sans être remplacés et des agents mutés dans des préfectures lointaines qui malheureusement ne restent pas. L’autre défi, c’est le retard dans la mise à disposition des fonds pour les activités et le manque d’une chaîne de froid régionale pour la conservation des vaccins. Comme perspectives, nous voulons maintenir les acquis parce que nous avons déjà élaboré les plans d’actions opérationnelles pour toutes les structures et nous sommes à l’attente du financement pour pouvoir continuer les activités. Aux populations, je les exhorte à croire en notre système sanitaire et à accepter surtout les conseils du personnel sanitaire », a-t-il lancé.
Labé, Bachir Diallo pour Siaminfos.com