Exploitation artisanale de la carrière de gravier à Kindia : les travailleurs entre difficultés et dégradation de la nature
L’extraction du gravier est une activité génératrice de revenus pour plusieurs hommes et femmes de Koliady 2, dans la commune urbaine de Kindia. Mais, ces exploitants sont confrontés à d’énormes difficultés en cette période de Ramadan, car, l’activité demande beaucoup plus de force et d’énergie. A cela, s’ajoute le paiement des taxes.
Rencontrée à la carrière, Fatoumata Camara, albinos et mère de famille, extrait les graviers pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Munie d’une pioche, de la pelle et d’autres instruments de travail, elle n’a pas peur d’aller au fond du trou pour extraire les cailloux :
« Avant, je pratiquais le commerce mais, quand j’ai perdu mon mari, j’ai perdu mon capital économique et je n’avais plus de source de revenus et j’ai des enfants à nourrir. C’est ainsi que j’ai décidé de me lancer dans l’exploitation de la carrière pour pouvoir survivre. Mais, en toute sincérité, c’est une activité qui n’est pas du tout facile surtout pour nous les femmes. Ce n’est pas un travail de femmes ça mais comme je n’ai pas le choix, je suis obligée », nous-a-t-elle confié.
Abdoulaye Diallo pratique cette activité depuis plusieurs années. Visiblement dépassé, il fait part de ses difficultés :
« Les travaux sont très difficiles et les chauffeurs nous payent pas bien. Ils payent 200.000 GNF par chargement et 300.000 par commande. Cependant, nous payons des taxes de la condition 30.000fg par mois mines et environnement 50.000fg par personne , à chaque mois. Pourtant, on peut faire une semaine pour avoir un chargement. Donc, nous fournissons assez d’efforts, mais nous gagnons peu », a-t-il déploré.
Cette exploitation de gravier à ciel ouvert contribue à la dégradation de la nature. Interrogé sur cet état de fait, Facinet Camara, chef de quartier de Koliady 2, révèle : « La zone où ils sont en train d’exploiter comme ça, ce sont des parcelles privées. La zone réservée de l’Etat a été fermée. Donc, ici c’est des particuliers qui ont acheté et ils ont négocié avec les exploitants. Comme c’est une montagne, ils se sont entendus pour aplatir cette partie. Mais, je leur ai dit de ne pas détruire les arbres car, beaucoup de nos arbres sont en voie de disparition. Et nous allons prendre des dispositions à l’avenir pour régler cette exploitation », a-t-il promis.
Ces exploitants de la carrière de gravier de Koliady 2, sont en majorité des ouvriers. En attendant que les autorités prennent des dispositions pour réduire la dégradation de l’environnement de ce côté, les exploitants continuent d’exercer cette activité sans être inquiétés.
Kindia, Sam Diallo pour siamonfos.com