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Guinée : la directrice Afrique du PNUD échange avec les jeunes et les femmes, des engagements pris pour leur autonomisation

En mission des Nations Unies en Guinée depuis 48 heures, la directrice du Bureau régional PNUD Afrique a eu ce mercredi, 1er novembre 2023, des rencontres avec les organisations de jeunes et celles des femmes en Guinée. Objectif, recueillir leurs préoccupations, en vue de savoir comment accompagner ces deux couches qui représentent la majorité des populations guinéennes dans leur autonomisation. Les échanges se sont déroulés en présence du ministre de la Jeunesse et des Sports, du représentant résident du PNUD, de son adjoint et de plusieurs responsables de l’Institution en Guinée.

Au cours des discussions, plusieurs thématiques ont été abordées. Il s’agit entre autres de la question de la participation des jeunes dans les instances de prise de décisions, l’entrepreneuriat jeune, l’engagement civique et citoyen des jeunes, l’autonomisation des femmes, les questions basées sur le genre, entre autres.

Les associations de jeunes et de femmes présentes à la rencontre ont mis l’occasion à profit pour étaler leurs préoccupations. Au nom des femmes, l’ancienne ministre Mariama Sylla qui a pris la parole, a exposé les problèmes auxquels les femmes guinéennes sont confrontées.

« En cette phase de transition, les femmes veulent porter leur voix. Certes, il y a des facilitatrices qui œuvrent pour qu’il y ait le dialogue entre les politiques et le gouvernement, mais nous voulons également être dans les instances de prise de décisions. Que ce soit au niveau de la prochaine Assemblée nationale, que ce soit dans le gouvernement… Le deuxième problème auquel nous sommes confrontés, c’est les violences basées sur le genre. Aujourd’hui, on est confronté aux viols. En plus des mutilations génitales féminines, en plus des mariages précoces, il y a le viol aussi qui vient s’installer. Et l’autre thématique pour nous les femmes, c’est l’autonomisation et l’entrepreneuriat féminin. Cela passe par l’éducation, la formation professionnelle mais également l’accès des femmes aux activités génératrices de revenus. Voici les thématiques que nous avons porté devant la directrice Afrique du PNUD. L’autre chose, nous avons évoqué les défis que nous sommes confrontés. Ces défis sont d’ordre social, d’ordre juridique, d’ordre économique parce que l’analphabétisme nous touche. Beaucoup n’ont pas été à l’école, beaucoup de filles sont extraites dans les écoles pour être données en mariage alors qu’elle n’ont pas l’âge. Nous sommes aussi confrontées à la violence de nos droits », a-t-elle fait savoir à leur hôte.

Pour sa part, Abdoulaye Diané, président du Conseil national des jeunes qui a porté la voix de la jeunesse a laissé entendre que la jeunesse guinéenne est confrontée à nos jours à d’énormes défis.

« Le premier défi, c’est tout ce qui est de notre renforcement de capacités. Également, il est question d’emmener tous les jeunes à s’unir afin de consolider la paix sans laquelle nous ne pouvons nous épanouir. En plus, parler surtout de notre autonomisation parce qu’on a besoin d’être autonomes, de prendre des décisions et surtout de participer à toutes les instances de prise de décisions de façon libre et autonome et que notre voix soit prise en compte avec toutes les considérations possibles », a-t-il lancé.

Après avoir entendu les représentants des jeunes et des femmes sur leurs préoccupations, Ahunna Eziakonwa, directrice du Bureau régional PNUD Afrique a rassuré que le PNUD va œuvrer à travers des programmes pour accompagner ces couches.

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Pour la jeunesse, le programme YouthConnect qui a déjà fait ses preuves en accompagnant certains jeunes va multiplier ses actions en collaboration avec le ministère de la jeunesse pour faire bénéficier beaucoup plus de jeunes.

« La jeunesse en Guinée est très talentueuse, très engagée, très dynamique, nous devons investir sur cette jeunesse. La Guinée a un ministre de la jeunesse très actif, nous allons travailler avec lui pour accroître les activités de la jeunesse à travers le programme YouthConnect. Au niveau de l’innovation et de l’entrepreneuriat, on va s’assurer qu’ils accèdent au marché commun en Afrique. Je lance un défi à la jeunesse de prendre la place qu’elle doit occuper au niveau de la politique, au niveau de la transition pour la prise en compte de leurs aspirations. Nous sommes très contents de la mise en place du Conseil national de jeunes, le PNUD va travailler à travers ce vecteur pour renforcer la jeunesse et renforcer la voix de la jeunesse », a dit l’administratrice assistante du PNUD.

En ce qui concerne les femmes, la directrice du Bureau régional PNUD Afrique a également pris des engagements pour l’autonomisation des femmes au niveau rural.

« Le PNUD s’investisse pour accompagner les femmes, mais surtout les femmes au niveau rural parce que c’est là-bas que le changement sera plus perceptible. Donc, le PNUD s’engage à accompagner les femmes au niveau de la transformation à travers un programme d’un million de dollars pour améliorer leurs productions », a indiqué Ahunna Eziakonwa.

Prenant part à ces échanges, le ministre de la jeunesse et des sports estime que les préoccupations de jeunes seront prises en compte par le gouvernement de la transition, car dit-il, les outils nécessaires pour leur épanouissement seront mis en place pour les accompagner dans leur autonomisation.

« Aujourd’hui, cette transition, c’est la transition de la jeunesse. Cette transition, c’est aussi permettre à la jeunesse d’être des acteurs aujourd’hui, pas seulement être l’avenir comme on aime à le dire souvent, parce que la jeunesse c’est aussi le présent. Je pense qu’avec les échanges qu’on a eu avec la directrice du PNUD, les choses vont bouger parce qu’aujourd’hui on a une jeunesse qui est présente, on a une jeunesse qui est proactive, on a une jeunesse qui mène des projets. Donc, comment est-ce qu’on peut les accompagner ensemble ? C’est le gouvernement qui va prendre ses responsabilités, mais aussi les partenaires qui nous accompagnent dans l’épanouissement de ces jeunes pour qu’ils sachent que leur avenir n’est pas ailleurs, mais en Guinée. Donc aujourd’hui, nous sommes en train de construire un avenir pour eux. L’objectif, c’est de mettre tous les outils en place pour que chaque guinéen puisse être acteur du changement, mais aussi acteur du développement. Pour cela, le gouvernement mène maximum de moyens sur la jeunesse, que ce soit dans l’éducation, que ce soit dans la formation professionnelle », a déclaré Lansana Béa Diallo.

Cette rencontre a pris fin par une visite de la directrice et sa suite aux stands d’exposition des différentes productions locales des femmes.

 

 

Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com

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