Journée médicale à la Maison centrale de Conakry : plus de 200 détenus consultés et soignés par des spécialistes
Après la journée d’assainissement la semaine dernière, la direction de la Maison centrale de Conakry a organisé ce dimanche, 30 juillet 2023, une journée de consultation et de soins des prisonniers en détention dans cette maison d’arrêt. L’initiative est du nouveau régisseur en collaboration avec le service de neurologie de l’hôpital Ignace Deen.
L’objectif est de consulter et offrir des soins gratuitement à 250 prisonniers pour un premier temps. Cette opération est pilotée par une équipe médicale de 25 spécialistes en neurologie avec cinq points de consultation institués à l’intérieur de la Maison centrale.
Interrogé, Dr Thierno Sadou 1 Diallo, médecin légiste et nouveau régisseur de la Maison centrale de Conakry explique le bien fondé de cette initiative.
« Ce sont des ambitions que nous nous sommes fixées. En tant qu’ancien détenu de la Maison centrale, je connais parfaitement de quoi les personnes ont besoin. L’aspect de soins dans ce milieu est un challenge. C’est l’un des plus grands défis pour les responsables. Du coup, il faut initier. Les autorités, par confiance, nous ont confié cette responsabilité. Il était de notre ressort également de prendre des initiatives. En ma qualité de médecin, j’ai des canaux au niveau des services de santé. C’est dans ce cadre que j’ai contacté le professeur Abass de la neurologie. Cette journée sera suivie d’une journée odontostomatologie. Nous sommes en négociations avancées avec le cabinet dentaire de la Caisse nationale de sécurité sociale qui va nous accorder une journée. Nous allons partir vers les autres services spécialisés pour avoir des journées de consultation pour nos compatriotes qui sont en conflit avec la loi », a-t-il laissé entendre.
Après avoir examiné certains détenus, Professeur Fodé Abass Cissé, Chef de service neurologie de l’hôpital Ignace Deen qui coordonne l’équipe médicale livre son constat.
« Le constat est un peu alarmant. Maintenant, il faut rester positif. Les gens ont un double problème. Ils ont des problèmes dits organiques, c’est-à-dire on a vu des malades qui ont des problèmes d’infections, des gens qui ont des problèmes asthmatiques, des gens qui ont de la douleur,… Mais au-delà de ça, on a trouvé des gens quand même un peu stressés, un peu inquiets. Je pense qu’ils ont besoin d’un soutien psychologique pour être accompagnés parce qu’on parle d’un corps sain avec un esprit sain. Donc, nous on peut apporter des soins pour des maladies dites organiques, mais il y a une nécessité d’un accompagnement psychologique », a exhorté le médecin neurologue avant de revenir sur les différents soins qu’ils administrent aux patients.
« Ce sont des soins de tout bord. Nous, nous sommes spécialisés en neurologie. Mais au-delà de ça, tout ce qui concerne la douleur, tout ce qui concerne la médecine générale parce que nous sommes en Afrique. Donc, tout ce qui est pathologie infectieuse, tout ce qui est pathologie douloureuse, tout ce qui est pathologie des os et les problèmes de nerfs. On essaye de voir les patients qui relèvent de ces différents domaines et aussi d’orienter ceux qui ne sont pas traitables directement », a dit Professeur Fodé Abass Cissé.
A noter que dans cette opération de consultation et de soins, le quartier des malades est la priorité numéro 1 pour la direction de la prison. En suite, le quartier des personnes âgées, suivi de la cale des mineurs et celle des femmes.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com