Le maire de Matam contre les manifestations en Guinée : « ceux qui appellent au combat, si leurs enfants ne sont pas aux États-Unis, ils sont à Dakar »
<<De 2006 à nos jours, ce ne sont que des jeunes à la fleur de l’âge qui perdent leurs vies dans les différentes manifestations sociopolitiques organisées en Guinée>>. Ces propos sont du maire de la commune de Matam, par ailleurs membre du bureau exécutif de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Ismaël Condé puisqu’il s’agit de lui, s’est indigné contre les manifestations à répétition, organisées ces derniers temps par les Forces Vives de Guinée dont son parti fait partie.
La meilleure façon pour les jeunes de ne pas être manipulés et appelés dans la rue pour jeter des cailloux, brûler des pneus, barricader les routes et de ne pas s’exposer aux balles et gaz lacrymogènes des forces de l’ordre, c’est de se former. C’est en tout cas la conclusion tirée par le maire de la commune de Matam qui dénonce les cas de mort perpétrés dans les rangs de la jeunesse guinéenne lors des manifestations politiques et sociales en Guinée.
<<Quand on prend l’histoire récente de notre pays, depuis 2006 jusqu’à aujourd’hui, nous ne faisons que nous battre entre nous. Mais quand nous prenons ceux qui se battent et ceux qui appellent au combat, ceux qui appellent au combat ne sont jamais ceux qui descendent sur le ring pour aller se battre. Ceux qui appellent et disent levez-vous, battez-vous, revendiquez, s’ils ne sont pas aux États-Unis, ils sont en France, si leurs enfants ne sont pas aux États-Unis, ils sont à Dakar, à Abidjan, à Londres. Mais qui sont ceux qui se battent sur le terrain, c’est la jeunesse. Pour preuve, de 2010 jusqu’aujourd’hui, la Guinée a perdu officiellement, plus de 492 manifestants tués. Mais quand nous prenons l’âge médian de ces gens qui sont morts dans les manifestations politiques, leurs âges varient de 2 à 28 ans. Aucune personne de plus de 40 ans n’est décédée lors des manifestations politiques en Guinée. Pourquoi ? Parce que c’est nous les jeunes qui descendons sur le terrain pour nous battre. Et c’est parce que nous sommes la couche la plus facile à être manipulée, nous sommes très facilement manipulables>>, a d’entrée regretté Ismaël Condé avant d’ajouter ceci :
<< Pour que nous ne soyons pas manipulés, nous devons nous former. Parce que quand on est formé, on est plus manipulable. Quand on est entrepreneur, on est plus manipulable. Parce que quelqu’un qui se lève le matin, qui a un contrat de 2 milliards, qui se lève pour l’exécution de ce contrat, qui pense à sa famille, à son gain et à son avenir, personne ne viendra lui dire va manifester, il ne va même pas l’écouter>>, a-t-il préconisé.
Cheick Fantamadi pour siaminfos.com