Lenteur dans les dossiers Kassory et cie devant la CRIEF : le procureur Aly Touré donne les raisons…
Longtemps accusé d’avoir fait retarder les procédures visant les anciens cadres du régime d’Alpha Condé juste pour les maintenir en prison, le procureur spécial près la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF) est enfin sorti de son silence ce mercredi pour apporter des précisions.
Dans sa communication, Aly Touré a laissé entendre que l’une des raisons de cette lenteur est due à la complexité des enquêtes pour les crimes financiers.
« Quand vous parlez de lenteur, il va falloir que vous vous remettiez dans le compte des enquêtes financières. Les enquêtes financières, même le législateur est conscient que ce sont des enquêtes qui vont à pas de caméléon. C’est pourquoi même dans le Code de procédure pénale, les détentions provisoires par exemple en matière de détournement de deniers publics, ça peut aller jusqu’au-delà de 12 mois. C’est le législateur qui a consacré, y égard à la complexité des enquêtes financières. Donc la lenteur, même le législateur était conscient. C’est inhérent aux enquêtes financières », a-t-il déclaré.
En outre, soutient le procureur spécial près la CRIEF, cette lenteur n’émane pas du parquet ou des juges de la Chambre de jugement. Mais plutôt, dit-il, « les avocats de ces prévenus qui soulèvent à tout bout de champ des exceptions qui ne font que retarder la procédure. Lorsque vous êtes devant une juridiction de jugement, vous dites non je soulève la question prioritaire de constitutionnalité. Vous dites que les poursuites ne sont pas légales, c’est inconstitutionnel. Mais quand c’est comme ça, le juge de fond transmet tout le dossier à la Cour Suprême pour qu’elle juge la constitutionnalité. Si ça constitue des motifs de retard de la procédure, c’est eux qui soulèvent ces questions et c’est eux dont les clients sont en prison. Ce n’est pas le ministère public qui a soulevé ces questions, c’est eux », s’est défendu Aly Touré chez nos confrères de FIM FM.
A noter que ces anciens dignitaires dont l’ex Premier ministre poursuivis pour la plupart pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption, faux en écriture publique entre autres, ont passé plus d’une année en détention, à la maison d’arrêt de Conakry.
Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com