Manifestations sur l’Axe Leprince : « c’est l’absence de l’Etat dans la zone une des causes » (Ibrahima Aminata Diallo)
Depuis plusieurs années maintenant, la commune de Ratoma notamment la route Leprince est devenue le principal foyer de tension en Guinée. Sur cet axe, les manifestations sont parfois spontanées, causant des cas de mort et des dégâts matériels. Chose due à plusieurs facteurs, selon Ibrahima Aminata Diallo, un des leaders de l’axe.
Selon le président de la coalition nationale des associations pour la paix et le développement qui a été rencontré par un des reporters de siaminfos.com, l’absence de l’État serait la cause principale de ces manifestations
« Y a eu beaucoup d’études qui ont été réalisées. Personnellement, j’ai participé à une étude dans laquelle on avait montré que les causes lointaines de ces manifestations récurrentes, c’était la destruction de Kaporo rails. Les causes immédiates, je pense quelque part que c’est l’absence de l’Etat dans la zone. Vous allez constater que dans la zone, y a plus de gendarmeries et de CMIS que d’écoles publiques. Il faudrait que l’Etat arrive à revoir sa façon de faire. La plupart des jeunes que vous voyez, soit ils n’ont aucun métier ou ils n’ont pas eu la chance d’aller à l’école. Et vous le savez, l’homme c’est un papier blanc, c’est la société qui imprime en lui ce que la société voudra qu’il soit. Je pense que cela devrait être une leçon pour les gouvernants pour ne pas toujours garder la stigmatisation de la zone. Personne n’est né violant, on le devient par circonstance et par contexte. Je pense que si le contexte change, le comportement aussi va changer », explique-t-il.
Plus loin, notre interlocuteur dit regretter ce qu’il qualifie de manifestations fantaisistes de la part de certains jeunes de l’Axe.
« C’est le cas de l’enterrement du jeune qui a été assassiné par son camarade. À leur retour du cimetière, ils ont commencé à s’attaquer aux gens et à barricader la route. Entre temps, les forces de l’ordre sont venues pour intervenir et leur véhicule a été coincé dans les caniveaux. Les manifestants ont incendié le véhicule et depuis ça, nous ne sommes pas tranquilles. Hier, y a eu une patrouille nocturne dans la zone pour aller démanteler selon les informations, ce qu’ils qualifient de nids de bandits vers Bambeto. Et en réplique de ça, les jeunes sont venus barricader la route la nuit et pratiquement jusqu’à 23 heures, c’était des tirs à balles réelles qu’on entendait et du gaz lacrymogène qui a envahi toute la zone », explique Ibrahima Aminata Diallo.
Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com