Tueries lors des récentes manifestations à Kindia : le Premier ministre Bah Oury situe les responsabilités
Mardi, 12 mars 2024, la préfecture de Kindia a connu des émeutes contre le manque de courant. Des manifestations spontanées au cours desquelles, deux jeunes ont été tués par balles, apprend-on. Ce mercredi, 13 mars, le Premier ministre guinéen s’est exprimé devant la presse sur cet événement.
Amadou Oury Bah puisqu’il s’agit de lui, a tout d’abord déploré cet état de fait avant de situer les responsabilités :
« Dans ce type d’activité, il faut que la presse joue pleinement son rôle. Maintenant, nous sommes des millions de Guinéens vivant sur le territoire national. Il y a d’autres millions qui vivent à l’étranger. La gouvernance d’aujourd’hui, c’est une gouvernance qui va de pair avec la communication. Et si on ne communique pas, il va de soi qu’avec d’autres types de médias, ils vont se charger de communiquer à notre place. Donc, vaut mieux communiquer pour soi et par soi pour être audible et qu’il n’y ait pas d’interprétation. Aujourd’hui, nous sommes là c’est d’évoquer la situation de la déserte en courant de nos villes pour la satisfaction des besoins de nos populations. Les événements de Kindia ont été des événements particulièrement regrettables et nous nous inclinons devant la mémoire des deux jeunes enfants adolescents qui sont tombés. Nous prions pour le repos de leurs âmes et nous rappelons aux forces de défense et de sécurité que le maintien d’ordre est régi par des règles bien précises où on ne peut pas utiliser les armes à feu dans le cadre du maintien d’ordre », a-t-il rappelé avant de poursuivre :
« Deuxièmement, il est important que le procureur en charge de ce territoire puisse mener des enquêtes directes diligentes pour que les autorités à tous les niveaux puissent savoir comment cela s’est passé. Nous ne manquerons pas de demander aux autorités administratives de la région et de la ville de Kindia de nous fournir elles aussi d’amples explications sur la situation. A ce sujet, nous regrettons de n’avoir pas été informés à l’avance du risque potentiel de soubresauts liés à la desserte en électricité à Kindia. Si on était informés, alertés, des dispositions idoines auraient pu être prises pour éviter que la ville de Kindia connaisse une journée relativement violente hier. Ceci dit, il faut que nos compatriotes comprennent dans quelle situation sommes-nous. Est-ce que nous avons une volonté d’empêcher que les citoyens puissent bénéficier de la déserte en électricité, c’est non. Premièrement, les barrages n’ont plus suffisamment d’eau pour différentes raisons. Ceux qui font le voyage autour du barrage de Souapiti ou celui du Kaléta peuvent le constater que le niveau d’eau est particulièrement bas. Continuer à utiliser cet eau c’est prendre des risques de rendre les barrages inutilisables, et ce sera une grave perte pour la communauté nationale et pour le patrimoine en terme d’infrastructures de notre. Donc, de ce point de vue, le niveau d’eau a atteint une corde d’alerte qui oblige à agir avec parcimonie jusqu’à ce que la situation puisse s’améliorer. Deuxièmement, les conséquences de l’exploitation du dépôt de carburant ont un effet qui impacte d’une manière ou d’une autre, l’approvisionnement en carburant de l’ensemble des installations qui fonctionnent avec que ce soit le mazout, l’essence ou le gasoil. Donc, là aussi, nous sommes impactés indépendamment de nous tous de cette situation qui est une véritable catastrophe nationale », a-t-il indiqué.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com