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Massacre du 28 septembre : Marcel Guilavogui relate enfin ce qu’il a fait et ce qu’il a vu au stade

A l’occasion de sa nouvelle comparution ce lundi, 10 juillet 2023 devant le Tribunal de première instance de Dixinn, le capitaine Marcel Guilavogui a dans un premier temps indiqué, selon lui, les commanditaires et les exécutants du massacre du 28 septembre 2009 avant d’expliquer ce qu’il a fait ce jour.

Dans cette nouvelle déposition, l’accusé dit avoir effectivement été au stade, mais dit-il, pour rejoindre son patron, le Commandant Toumba Diakité qui était parti à la recherche de l’ex président Dadis Camara. Quand il a appris que le Commandant Toumba Diakité est sorti à la recherche de Dadis Camara, dit Marcel Guilavogui, il est sorti pour le rejoindre « pour le respect du pacte » qu’ils ont signé. Il dit avoir pris sa voiture seul et sans armes.

« A 700 mètres, environ du Pont de Madina, j’ai constaté en distance un dispositif de pick-ups et de camions stationnés. J’ai immédiatement compris que le président est là, car il avait dit qu’il allait partir. Quand je suis arrivé seul au Pont, j’ai vu quelques policiers parce que les autres avaient déjà bougé. J’ai automatiquement viré vers Pharma Guinée », a-t-il laissé entendre.

Aux alentours de Dixinn, il dit avoir observé des groupes de militaires dans des pick-ups qui arboraient des bérets rouges et qui partaient vers le Stade où se tenait le meeting des opposants avec leurs partisans.

« J’ai reconnu le capitaine Makambo par sa petite hache. Il arborait des cauris. Il rentrait en courant avec ses hommes au stade. Avant d’arriver quelques minutes, j’ai entendu des tirs. Avant d’arriver à la porte du Stade, j’ai vu Beugré avec quelques hommes en bérets rentrés au Stade avec une allure dégagée. Je n’ai plus retrouvé Beugré, je ne sais pas où il a dirigé son groupe. Moi mon inquiétude, je croyais que c’est le président qui est attaqué, parce qu’il avait dit qu’il allait partir pour sensibiliser les militants. Il y avait des tirs de n’importe quoi, dan tous les sens. Étant un garde corps, mon esprit m’a dirigé tout de suite à l’intérieur du Stade proprement dit pour retrouver le président Dadis.

La première personne que j’ai reconnue, c’était le Commandant Toumba sur la pelouse qui était en train de donner des coups durs aux bérets rouges qui étaient autour de lui et même donner des coups de pieds à certains bérets rouges. Certains étaient cagoulés et d’autres en cauris attachés sur leurs têtes, d’autres aussi avec des signes des anti balles. J’étais étonné. Comme j’ai vu mon Chef Toumba donner des coups à des militaires, je me suis mis dans la danse. Les leaders étaient là étonnés. Et certains bérets rouges les donnaient des coups. C’était des bérets rouges que je n’avais même pas pu identifier, parce que c’était des soldats de Kaléa. Je ne connaissais personne parmi ces bérets rouges. Quand Toumba est sorti avec quelques leaders, j’étais seul. Je regarde de gauche et droite, je voyais des hommes habillés en maillot Chelsea. Ils ont été déportés dans des Cars. Ce sont eux qui ont fait ces massacres », a-t-il déclaré.

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Dans son récit, Marcel Guilavogui a indiqué que c’est à la sortie du Stade qu’il a vu le Colonel Thiegboro avec Cellou Dalein Diallo qui était porté par un jeune. Mais, ajoute t-il, le président de l’UFDG avait été sérieusement battu par les hommes de l’ex secrétaire chargé des services spéciaux. C’est ainsi, dit-il, qu’il a décidé d’arrêter le Colonel Thiegboro Camara.

« Quand la voiture de Thiegboro avec ses hommes a pris le départ, je les ai suivi. Car, ma décision était de l’arrêter compte tenu de leur plan machiavélique. A mon fort étonnement, c’est quand j’ai vu la Jeep (pick-up) du Commandant Toumba à la clinique Ambroise. Dès que le Colonel Thiegboro est descendu, je l’ai attaqué. Je lui ai dit : tu es en état d’arrestation. Vous voyez ce que vous avez planifié et les dégâts que vous avez commis ? Sur place, il y a un de ses agents qui a arraché son poignard et un autre a pointé son arme sur moi. Moi aussi j’avais une grenade sur ma poche, j’ai fait sortir la grenade. C’est en ce temps que le Commandant Toumba n’a pas compris, il est descendu et venu vers moi. Je n’ai rien fait, je n’ai pas explosé la grenade. Le commandant Toumba est venu vers moi pour me dissuader », a-t-il indiqué.

Après la clinique, dit-il, il a suivi Toumba Diakité et les leaders au Haut commandement avant qu’il regagne le Camp Alpha Yaya, siège de la Présidence à l’époque.

 

 

Abdourahmane Pilimini Diallo pour siaminfos.com

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