Hôpital régional de Boké : le seul médecin neurologue suspendu pour avoir divulgué des images sur l’état critique des toilettes de l’hôpital
Récemment, une vidéo montrant les toilettes de l’hôpital régional de Boké impraticables a fait le tour de la ville et des médias de la capitale ont évoqué le sujet à l’antenne la semaine écoulée. Après la divulgation de ces images qui mettent à nu le mauvais fonctionnement de ce centre hospitalier, le plus grand de la région, certaines têtes commencent déjà à tomber.
Docteur Souaré, neurologue à l’hôpital régional de Boké est le premier à subir la colère du DG. Ce dernier dans une note de service rendue publique dans la journée de ce mardi, 8 juillet 2023, a mis le médecin incriminé dans cette affaire à la disposition de la Direction Régionale de la Santé. Dans la matinée de ce mardi, il a été empêché d’accéder à son bureau par les services de sécurité.
Le principal concerné nie être l’auteur de cet acte: «Je n’ai pas fait ce qu’on me reproche. D’ailleurs comment pourrai-je envoyer des images à des médias alors que je n’ai même pas un téléphone Android et pire je n’ai aucun contact avec les journalistes. Pour quel intérêt ferais-je une telle chose? Franchement je suis confus et je me demande pourquoi le directeur ne veut pas voir ma tête à l’hôpital. Ce matin, j’ai failli pleurer car on m’a empêché de consulter mes patients venus de Gaoual », s’est-il alarmé.
Pour tenter de comprendre le motif de cette sanction, notre correspondant a rencontré le Directeur général de l’hôpital de Boké. Trouvé dans son bureau, Dr Sékou Naba Camara surpris de cette visite, a demandé à notre correspondant, les raisons de sa présence avant de laisser entendre:
« Qui vous a dit qu’un médecin est suspendu? Pour le moment la note de service n’est pas sortie mais il s’agit d’un médecin qui s’est mal comporté. Et moi, en tant que premier responsable j’ai fait ce qu’il y a lieu de faire en le mettant à la disposition de la DRS », a-t-il indiqué brièvement.
Depuis l’annonce de cette décision, le mis en cause tente par tous les moyens de prouver son innocence. D’après nos sources, cette vidéo aurait été prise par un garde-malade choqué par les multiples défaillances qu’il a constatées au sein dudit hôpital.
Le neurologue a une semaine pour rassembler les preuves pour se tirer d’affaire. Faute de quoi, il sera muté dans une autre structure sanitaire du pays. A défaut, il sera simplement mis à la disposition de la Direction régionale de la santé, à en croire le Docteur Conté Inspecteur Régional de la Santé.
Aujourd’hui, le fonctionnement de ce centre hospitalier suscite la colère de plusieurs patients qui se plaignent d’ailleurs des mauvaises conditions d’accueil et des coûts jugés élevés des frais d’hospitalisation fixés par les médecins en violation flagrante de leur serment, apprend-on.
Boké, Baillo Bah pour Siaminfos.com