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Situation au parfum de corruption sur le marché des assurances en Guinée? Ces révélations croustillantes du SG de l’APAG 

Invité de l’émission « Le scanner “ de ce lundi, 19 août, le secrétaire général de l’Association professionnelle des assureurs de Guinée (APAG) a fait des révélations du moins croustillantes sur le secteur des assurances en Guinée. Selon Mohamed Lamine Camara, le marché des assurances en Guinée est en difficulté, avec une diminution significative du taux de pénétration du secteur et un volume élevé de sinistres non réglés.

Dans un franc-parler, Lamine Camara a dénoncé la défaillance de la régulation, le manque de coordination entre les institutions et les problèmes de gestion interne des fonds qui, selon lui, sont des facteurs clés de cette crise.

« Le marché des assurances devrait normalement se porter bien. Ce qui veut dire que le marché ne se porte pas bien actuellement. Je vais rappeler d’abord qu’il y a dans le secteur financier les banquiers, il y a les micro finances il y a les institutions de crédits. Ces institutions bancaires participent au financement de l’économie nationale, elles financent des grandes banques. Et ça, c’est grâce au leadership et les innovations apportées par l’actuel gouverneur de la banque centrale. Il a même récemment engagé un projet qui vise à faire en sorte que l’ensemble des directeurs généraux des banques soient des guinéens. Contrairement à cela, vous allez voir que le taux de pénétration de l’assurance en Guinée ne fait que connaître une décroissance. Ça va quitter de 0,7% pour 0,04% en 2023. Les sinistres vont connaître la charge sinistre c’est-à-dire que les sinistres aujourd’hui à la dernière statistique vont avoir une différence de plus de 350 milliards plus que le chiffre d’affaires le plus grand du marché. Ça, c’est vraiment quelque chose qui est très grave. Le marché ne se porte vraiment pas bien », a fait savoir Mohamed Lamine Camara.

Les réformes et les remplacements controversés au sein des organismes de supervision aggravent la situation et affectent gravement le secteur, insiste Mohamed Lamine Camara.

« Le problème du marché, d’abord, c’est la régulation. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas quelques erreurs au niveau des assureurs. Le marché est composé de telle sorte qu’il y a une direction de la supervision des assurances qui doit se charger de réglementer, de veiller au respect de la réglementation sur le secteur des assurances. Après cela, il y a une association professionnelle des assureurs de Guinée. Dans cette association, se trouve réuni l’ensemble des sociétés d’assurance. C’est comme un patronat. Et donc, cette association a pour objectif de gérer les problèmes collectifs des assureurs en assemblée et de s’occuper des problèmes de développement du marché. Après, il y a un comité consultatif des assurances, c’est normalement ce comité qui devait réunir aujourd’hui l’ensemble des acteurs du marché et aussi les gérants de la banque centrale. Ce comité ne travaille pas et ce comité n’est pas constitué, ça fait longtemps. Donc, ça crée un manque de communication entre la tutelle et les acteurs. Après cela, il y a maintenant les organismes particuliers du marché. Là, on a le fonds de garantie automobile qui doit prendre en charge les sinistres dont les coupables sont connus, mais ils ne sont pas solvables. C’est-à-dire qu’il y a des accidents souvent qui se passent, la personne qui a causé l’accident n’est pas assurée. Ou peut-être que la personne est connue, elle n’est pas assurée et elle ne peut pas prendre en charge l’accident qu’il a eu à faire. Ou bien la personne n’est pas connue, d’autres font l’accident et fuient. Mais il y a une victime à prendre en charge. Donc l’État a demandé à ce qu’il y ait un fonds de garantie. Après ça, il y a le pool TPV. Ce pool TPV doit prendre ou doit aider au règlement massif des sinistres des véhicules à usage transport public. Donc à côté de tous ces organes-là, il y a le bureau national de la carte Brune-CEDEAO qui gère les accidents interfrontaliers. Les institutions qui trament le fonctionnement du marché sont prises en otage. C’est ça le problème. Les institutions ne sont pas en train de jouer leur rôle. C’est pourquoi, de 2022 à 2023, il y a cette variation de sinistres non réglés », a-t-il révélé.

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Parlant de la carte Brune-CEDEAO, Alors que l’Institution exige que ces cartes soient revendues entre 25 000 et 30 000. Elles sont revendues à 95.000, voire 100 000 francs guinéens, révèle Mohamed Lamine Camara.

« On peut dire que c’est une surfacturation, mais qui n’est pas la faute des assureurs. Quand c’était vendu à 70 000, les assureurs se sont réunis parce que depuis que cette structure a été constituée, c’est géré que par des assureurs. Il y a un bureau exécutif, il y a un secrétariat exécutif. Ils ont toujours été des assureurs. Donc, à l’étape 70 000 francs, les assureurs se sont réunis. La prime d’assurance que paient aujourd’hui les automobilistes n’a pas connu une croissance. Et donc, nous allons nous approcher de ce montant de 70 000 pour répartir entre nous. Parce que si une voiture qui était achetée à 15 millions en 2012, pour l’assurer, il fallait payer 471 000. Et après 10 ans, 11 ans, 12 ans, le prix de cette voiture a eu à évoluer. Il faudrait que la prime suive. Donc, pour ne pas que les assureurs guinéens augmentent l’assurance de leurs primes d’assurance automobile, on dit alors, faisons de telle sorte que ce prélèvement, puisque c’est déjà à 70 000, soit perçu sur le coût de la carte-prime. C’est comme ça qu’on a évolué jusqu’à ce que le marché a eu en sa tête un directeur de la supervision qui était animé d’une certaine idée d’enrichissement illicite. Et donc, il va faire en sorte que cette répartition soit gâtée et qu’aujourd’hui, les choses soient revendues à 95 000, 100 000 au consommateur final. Donc, c’est effectivement une conséquence de la politique mise en place par l’actuel directeur de la supervision des assurances. Ils ont commencé une mission au niveau du Bureau national. Aujourd’hui, le Bureau national qui a reçu une mission de la direction de la supervision des assurances, a vu son secrétaire exécutif, licencié et remplacé par l’adjointe du directeur de la supervision des assurances. Une personne que tu as contrôlée, tu remplaces cette personne trois mois, quatre mois après. Quelle est la valeur juridique de ton rapport ? C’est un vice de procédure. Le président du bureau exécutif de cette structure est remplacé par le directeur de la supervision des assurances. Ils sont les deux co-signataires sur les comptes de cette association ? C’est un danger. C’est un phénomène parce qu’on va résister plus tard à une mauvaise gestion d’un montant de 23 milliards dont la plus grande partie va être détournée. Ils sont à leurs postes et ils gèrent cette structure et ils remplacent les cadres. Ils viennent au niveau du fonds de garantie. C’est pourquoi aujourd’hui le volume des sinistres non réglés augmente », dit-il.

Ibrahima CAMARA pour siaminfos.com

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