Vers le budget-programme en Guinée : le ministre de l’Économie et des Finances dévoile les 3 piliers fondamentaux
Faire de la Guinée est un pays émergent est l’une des priorités des autorités guinéennes. C’est dans ce cadre que les ministères en charge du pool économique et financier entendent doter le pays d’un budget-programme. Le programme de renforcement des capacités pour la réussite de cette migration a été au centre d’une rencontre ce lundi, 2 juin 2025, dans un réceptif hôtelier de Conakry.
Présent à cette rencontre, le ministre de l’Économie et des Finances s’est réjoui du « progrès économique » de la Guinée ces dernières années, sous le leadership du Général Mamadi Doumbouya : « Les avancées majeures ont été enregistrées. L’introduction progressive du budget-programme est une des plus structurantes. Elle permet d’orienter l’action publique vers les résultats concrets et mesurables à travers une budgétisation pluriannuelle, alignée sur les documents stratégiques nationaux. C’est un début de l’application du Programme Simandou 2040 qui est une planification. Et le budget-programme s’insère un peu dans le cadre de l’application de la planification globale. Cette réforme permet une allocation plus efficace des ressources, un meilleur dialogue entre les ministères sectoriels avec une transparence accrue. Pour l’exercice 2025, le portefeuille des projets publics comprend 382 projets et programmes pour un montant de 14 300 milliards GNF représentant donc les 36% du budget de l’État. Ça veut dire que ce chiffre marque une progression significative avec 50% de financement des ressources internes. Ce qui montre la volonté politique de doter notre pays des infrastructures, des formations des capitales fixes qui sont nécessaires à la croissance économique. Si nous rapportons ces 50% aux 30% qu’on avait avant le 5 septembre 2021 (date de prise de pouvoir par l’armée, ndlr), le calcul et la différence sont faciles à être exécutés. Dans ce contexte, il est impératif de garantir une cohérence entre la planification, la budgétisation et l’exécution des investissements comme le précisent les articles 36, 37 et 38 du décret sur le cadre réglementaire des investissements. La Guinée est l’un des pays africains qui ont pu se doter d’un cadre réglementaire des investissements, peu de pays l’ont. Ça veut dire qu’il y avait un vide juridique qui ne donnait pas un bon cadre de gestion plus optimale des investissements. Donc, ça aussi une avancée », se félicite le ministre de l’Économie Mourana Soumah avant de souligner :
« Ainsi, la mise en œuvre du budget-programme repose sur les 3 piliers fondamentaux. L’articulation entre les cas de dépenses à moyen terme (CDMT) avec les priorités stratégiques nationales, la gestion des autorisations d’engagement et des crédits de paiement. Pourquoi on fait le budget-programme ? Parce qu’il y a des caractères pluriannuels des dépenses des investissements et qu’il faut lier aux caractères annuels du budget, donc des crédits de paiement. Cela peut nous permettre d’éviter des déperditions en matière d’investissement. Il y a l’intégration des indicateurs de performance garantissant l’efficience et l’évaluation des résultats. La réussite de cette réforme repose sur la responsabilité de chaque structure. J’en appelle à l’engagement actif de tous les acteurs ici présents, la mise en place d’outils innovents tels que le fonds souverain, les garanties partielles de risques et de crédits, et l’ouverture vers les marchés des capitaux. Un budget c’est un, et son financement c’est autre chose. Pour le financer, il faut aller sur le marché international pour lever les fonds pour pouvoir aboutir à ouvrir ces investissements tels que stipulés dans le budget de la programmation pluriannuelle. Donc, ça permettra de diversifier nos sources de financement tout en mettant un endettement modéré inférieur à 40%. Le passage au budget-programme introduit également des nouveaux mécanismes de gestion notamment la désignation des responsables de programmes chargés de définir des objectifs annuels via le projet annuel de performance et d’en rendre compte via le rapport annuel de performance », a-t-il conclu.
Mohamed Lamine Souaré pour Siaminfos.com
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