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Récurrence des VBG en Guinée: « Nous demandons à l’État de réagir avec la plus grande énergie, à tous les niveaux »

Le gouvernement guinéen à travers ses Ministères de la Justice et de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables est monté au créneau pour barrer la route aux de violences basées sur le genre. Mais malgré tout, des organisations de défense des droits de l’homme s’activent pour demander beaucoup plus d’actions.

Interrogé ce mardi, 22 avril 2025 par rapport à la récurrence des cas de violences basées sur le genre notamment celui relatif à l’attaque des femmes de joie à Kipé, Fatou Souaré Anne, directrice exécutive de l’ONG WAFRICA a dénoncé un acte déplorable avant de solliciter une protection plus conséquente de la part de l’État vis-à-vis de cette couche vulnérable.

« En tant que défenseurs des droits humains, et plus particulièrement des droits des femmes, nous trouvons cette situation totalement déplorable. Déplorable, car il s’agit d’une atteinte aux droits humains, d’une atteinte à un être humain, sans la protection que nous attendons des autorités et des forces de sécurité. Nous déplorons souvent l’absence d’intervention de notre société et de nos populations contre les auteurs de violences sexistes, y compris de viols, parfois sur mineurs. Pourtant, lorsque des femmes s’engagent dans certaines pratiques contestables, nous voyons une société et des communautés se mobiliser pour faire justice elles-mêmes et des actes qui, je le répète, sont déplorables.

En tant qu’organisation féministe et de défense des droits humains, nous demandons à l’État de réagir avec la plus grande énergie, à tous les niveaux et avec tous les services interministériels, qu’il s’agisse de sécurité, d’affaires sociales, de santé, etc., pour remédier à cette situation et agir afin que ces femmes, quelle que soit l’oppression que nous voulons leur infliger, jouent un rôle dans la société et restent des êtres humains, soient protégées. D’autant plus que nous savons depuis longtemps que si elles ne sont pas protégées, elles travaillent encore plus clandestinement, une clandestinité qui pose d’autres problèmes sociaux dans notre pays, notamment des problèmes de santé. Nous connaissons parfaitement les maladies que certains comportements peuvent véhiculer. Ainsi, si ces personnes se retrouvent dans la clandestinité, nous ne pouvons pas mettre en place de mesures préventives. Il est donc essentiel de protéger cette population. Si certains se considèrent comme d’une moralité supérieure à d’autres, il est important de sensibiliser les gens, comme nous essayons de le faire avec d’autres populations, mais aussi d’éviter l’hypocrisie et de choisir ces batailles morales.

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Parce que je pense que la moralité est bien ancrée dans ce pays et que si nous devons la remettre en question, nous ne devrions pas commencer par les populations les plus vulnérables, qui agissent parfois pour des raisons imputables à notre société, à la pauvreté, je m’en excuse, et pas seulement à la pauvreté physique, mais morale », a-t-elle signalé.

Au delà des simples des simples communiqués pour marquer sa présence et affirmer son autorité, cette membre du Groupe de réflexion et d’influence des femmes(GRIF), demande beaucoup plus à l’Etat pour minimiser le phénomène de violences basées sur le genre.

« J’appelle donc l’État, et c’est mon premier appel, à réagir avec la dernière énergie, et j’appelle notre société à regarder les choses en face, à mettre fin à l’hypocrisie généralisée et à revoir la moralité à tous les niveaux. Nous espérons qu’une suite sera donnée, une suite assez musclée, comme je l’ai dit, et qu’elle sera relayée au plus haut niveau par les médias. La réponse donnée par l’État est avant tout d’assurer un suivi. Aujourd’hui, au-delà des déclarations, nous attendons évidemment des actes de l’État.

Nous pensons donc que l’État, par des actions concrètes, assurera la protection de cette population et, surtout, punira les auteurs. Car ce que nous dénonçons souvent dans notre pays, c’est l’impunité qui engendre la récidive. Si l’impunité règne dans ce cas, il y aura récidive.

Nous demandons donc à l’État bien sûr, d’agir pour éviter l’impunité et donc de punir les auteurs de ces actes, de les corriger afin que ces actes ne continuent pas à se perpétuer dans notre pays », a-t-elle demandé.

Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com

Tel:621818835

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