A la veille de la tenue du référendum constitutionnel, la société civile guinéenne exprime ses appréciations et ses craintes. Elle fait également des recommandations pour une élection libre, transparente et apaisée. Par l’intermédiaire du réseau Ouest africain pour l’édification de la paix en Guinée, elle appelle le gouvernement et les leaders politiques à œuvrer dans le cadre de la préservation de la paix et de l’unité nationale.
Au nombre des motifs de satisfaction, la société civile félicite le respect de la date du 21 septembre 2025, pour la tenue effective du référendum pour le retour à l’ordre constitutionnel, avant d’apprécier la création de l’opération et l’opérationnalisation de l’Observatoire National Autonome de Supervision du référendum, mais aussi et surtout « la conduite du processus sans incident majeur ni violence physique grave sur le terrain, l’accréditation d’un nombre important d’observateurs nationaux et internationaux pour le référendum, la présence de plusieurs missions d’observation électorale, la mise en place d’un important dispositif pour la sécurisation du processus électoral », a déclaré Dame Nantenin Koné.
Au titre des motifs de crainte, « nous levons les appels au boycott à manifester lancés pour la veille et le jour du scrutin par certains leaders politiques et acteurs de la société civile, la persistance du risque de violence électorale dans les zones du pays réputée comme bastion de leaders politiques, la crise de confiance et la rupture du dialogue entre une partie des acteurs politiques et les autorités de la transition, la suspension de certains partis politiques et l’emprisonnement de certains leaders politiques et acteurs de la société civile, la campagne de désinformation, fake news sur les réseaux sociaux, la situation préoccupante des arrestations, disparutions, répression des manifestations et des voix dissonantes souvent sondées par des pertes en vies humaines, des blessés, des dégâts matériels importants », a-t-elle énuméré.
Quant aux défis à relever pour ces élections dit-elle, « il faut noter la sécurisation du processus électoral dans le respect des droits humains sur toute l’étendue du territoire national, la garantie du respect des principes électoraux dont la transparence, la sincérité et l’inclusivité pour justifier la validité de l’acceptation des résultats électoraux. La gestion postélectorale des ressentiments des leaders politiques ayant appelé à voter le non », a-t-elle lancé.
Au regard des craintes et défis électoraux, « nous recommandons au gouvernement de renforcer le dispositif de sécurité dans les zones à risque de violence électorale avant, pendant et après le référendum, de travailler à rétablir un climat de dialogue inclusif et à respecter les droits et libertés fondamentales pour un environnement politique post-référendum apaisé. A la direction générale des élections (DGE), d’assurer une bonne opérationnalisation de son mécanisme de réponse rapide pour apporter des solutions appropriées au cas de dysfonctionnements et d’irrégularités qui seront notées sur le terrain dès l’ouverture des bureaux de vote, d’agir avec impartialité et dans le strict respect des dispositions de la loi spéciale portant modalité d’organisation du référendum, de renforcer son dispositif de communication et d’assurer une proactivité pour contrer les fausses informations sur les réseaux sociaux et d’autres médias parallèlement au déroulement de ce référendum, de diffuser le pourcentage national de retrait des cartes d’électeur », a-t-elle recommandé tout en demandant aux partis politiques de privilégier le dialogue et le recours aux voix légales pour les contestations et le règlement de probables différends. Mais aussi de privilégier l’action responsable et sensible aux conflits afin de limiter les risques de violences et pertes en vies humaines. Aux forces de défense et de sécurité, elle demande de maintenir l’ordre dans le cadre légal et strict respect des droits de l’homme, d’agir de façon professionnelle sur le terrain et respecter l’utilisation exclusive des armes conventionnelles lors des opérations de maintien d’ordre.
Cheick Fantamadi pour Siaminfos.com
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